Nos médicaments seront-ils bientôt imprimés en 3D ?

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C’est au début des années 2000 que l’impression 3D a commencé à émerger. Tout d’abord cantonné à de la résine chauffée, le processus se tourne peu à peu vers de nouveaux matériaux tels que le plastique, le métal ou encore la cire. Aujourd’hui, il est même possible d’imprimer une structure à l’aide de matière organique, une capacité qui permettrait de produire des médicaments en 3D !

Depuis 2015, et uniquement aux États-Unis, le processus s’était déjà vu appliqué dans la production du médicament Spritam qui intervient dans le traitement de l’épilepsie. L’impression 3D faciliterait la dissolution médicamenteuse en rendant la pilule beaucoup plus poreuse. Dans la continuité du phénomène, un groupe de chercheurs de l’Université du Michigan s’est donc intéressé au développement  d’un nouveau procédé permettant d’imprimer des médicaments en 3D d’une façon généralisée. La technique permettrait aux hôpitaux et aux pharmacies de produire des médicaments spécifiques aux besoins des patients et d’en définir le support (patch, pilule, etc.)

Appelée « impression par jet de vapeur organique », la méthode était jusqu’à maintenant principalement utilisée dans le milieu de l’électronique puis fut adaptée au domaine médical pour faciliter la prise de traitements médicamenteux. « Un médecin ou un pharmacien peut choisir n’importe quel nombre de médicaments que la machine combine en une seule dose », explique Max Shtein, spécialiste en ingénierie chimique et en charge du projet.

Crédits : Nature Communication/Olga Shalev

La technique consiste à provoquer l’évaporation des procédés actifs du médicament, c’est-à-dire des molécules organiques responsables des bénéfices apportés par le traitement médicamenteux et d’associer la vapeur créée à un gaz inerte tel que le diazote. Cette association est ensuite dirigée vers une surface froide par un tube d’impression et elle se cristallise. Facilement ajustable, la méthode ne nécessite aucun apport de solvant ou d’additif pour être appliquée.

Les médicaments créés se dissolvent beaucoup plus facilement que des médicaments traditionnels dont l’absorption est favorisée par l’utilisation de solvants chimiques lors de leur production. Cette nouveauté permettrait la mise sur le marché de nouveaux médicaments d’une grande efficacité qui ne pouvaient être distribués jusqu’à maintenant à cause d’une faible solubilité. Les chercheurs américains avancent une efficacité des traitements médicamenteux égale, ce qui ouvre la voie à une nouvelle méthode de production médicamenteuse par impression 3D.

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