Nos corps pourraient traiter un « régime occidental » comme une infection dangereuse

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Crédits : Stevepb / Pixabay

Selon une récente étude menée sur les souris, le système immunitaire réagit à un régime de restauration rapide (burgers, pizzas, etc.) de la même manière qu’à une infection bactérienne. Et c’est un réel problème.

Afin de réaliser ces analyses, les chercheurs ont nourri pendant un mois des souris avec ce qu’ils ont qualifié de « régime occidental », à savoir des aliments riches en graisses saturées, en sucre et en sel. D’autre part, les cobayes ont été privés d’aliments frais, de fruits et légumes ou encore de fibres. A la fin de ce régime, les scientifiques ont observé une augmentation du nombre de cellules immunitaires dans le sang, comme c’est également le cas en cas d’infection microbienne. Cet état -qui peut s’apparenter à un système d’alerte du corps – pourrait qui plus est s’installer sur le long terme. Autrement dit, une fois que le corps a commencé à réagir à la nourriture de restauration rapide, revenir à un régime alimentaire sain ne suffit pas à annuler complètement les changements opérés, et cela a des implications pour notre santé en général.

« Un régime alimentaire malsain aura conduit à une augmentation inattendue du nombre de certaines cellules immunitaires dans le sang des souris, en particulier les granulocytes et les monocytes », explique l’un des membres de l’équipe, Anette Christ, de l’Université de Bonn en Allemagne. Certes, les souris sont revenues à leur ration régulière de céréales au bout d’un mois  et l’inflammation a disparu, mais la reprogrammation génétique est en quelque sorte restée coincée.

« Il a été récemment découvert que le système immunitaire inné a une forme de mémoire », explique Eicke Latz, de l’Université de Bonn et membre de l’équipe de recherches. « Après une infection, les défenses du corps restent dans une sorte d’état d’alarme, de sorte qu’elles peuvent répondre plus rapidement à une nouvelle attaque ».

Habituellement, notre corps et ses défenses naturelles réagissent de la sorte face à une infection. L’étonnant est que ce fut ici le cas chez les souris face à un régime de restauration rapide. Le corps des rongeurs n’a donc pas su faire la différence entre les deux, traitant ce nouveau régime inapproprié comme une inflammation, le but étant d’éviter les problèmes associés – comme le diabète de type II – qui pourraient être plus facilement déclenchés à l’avenir. En résumé, un système immunitaire s’affaiblira plus facilement s’il est plus sollicité et moins soigné.

Il s’agit ici de tests effectués chez la souris, mais rappelons toutefois que leur similitude génétique avec les êtres humains est très grande. Il semblerait ici que même si le taux d’infections mortelles et de virus diminue dans le monde, nous « équilibrons » ces progrès avec de mauvais régimes alimentaires et un manque d’exercice. « Ces résultats ont une pertinence sociétale importante », poursuit Eicke Latz. « Les fondements d’une alimentation saine doivent devenir une partie beaucoup plus importante de l’éducation qu’ils ne le sont actuellement. Les enfants ont le choix de ce qu’ils mangent tous les jours et nous devons leur permettre de prendre des décisions conscientes concernant leurs habitudes alimentaires ».

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans la revue Cell.

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