En Europe, nous avons quelques problèmes avec certaines espèces invasives telles que le frelon asiatique. Et pourtant, nous avons par le passé exporté des espèces qui sont devenues invasives à l’autre bout du monde. C’est le cas de deux bourdons communs en Europe, qui constituent un véritable fléau en Patagonie.
Nos bourdons invasifs à l’autre bout du monde
En Europe, nous faisons face au problème du frelon asiatique (Vespa velutina). Originaire d’Asie, ce frelon nuisible est capable de détruire des ruches d’abeilles domestiques en une seule saison ! Par la même occasion, il accélère la disparition des apiculteurs en ruinant leurs exploitations. En 2017, celui-ci était déjà présent dans une grande partie de l’Europe occidentale. Mais comme l’indique un article publié dans The Guardian le 4 mai 2019, nos espèces peuvent également s’avérer invasives dans d’autres contrées du globe.
C’est justement le cas des bourdons Bombus terrestris et Bombus ruderatus, très communs en Europe. Or, plusieurs centaines de reines ont été importées au Chili dans les années 1980 afin de polliniser les cultures. Avec le temps, nos bourdons ont empiété sur le territoire du bourdon endémique de Patagonie (Bombus dahlbomii). Au passage, ce dernier est le plus gros bourdon du monde ! Également surnommé « souris volante », il peut atteindre plus de 3 centimètres dans le cas des reines.
Pourquoi une telle invasion ?
Le problème est – comme dit plus haut – lié à l’agriculture (avocat, tomate et bleuet). Non seulement des centaines de reines ont été importées il y a presque 40 ans, mais il est surtout question d’importations de spécimens toujours plus nombreux durant les 20 dernières années (un million). Le fait est que tout ce petit monde se retrouve au sein d’une sévère compétition en ce qui concerne la recherche de nourriture.
Malheureusement, les bourdons européens sont plus efficaces que les bourdons locaux, et ces derniers sont donc très impactés. En effet, les effectifs diminuent au point que l’espèce s’en trouve menacée. Une initiative locale baptisée Sauvons nos bourdons a été mise en place, mais l’espoir est mince. Évoquons également le fait que du côté argentin de la Patagonie, la situation est similaire.
En 2018, nous évoquions le fait qu’après les abeilles, l’autre grand pollinisateur menacé est le bourdon. Le thiaméthoxame a été mis en cause dans une étude, un pesticide néonicotinoïde. Une fois exposées à ce produit, les reines bourdons pondent en effet beaucoup moins d’œufs. Cela pourrait donc entraîner un effondrement des populations.
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