Une équipe d’archéologues annonce avoir fouillé plusieurs « caches » fabriquées il y a plus de 1700 ans par des chasseurs de rennes en Norvège. La fonte des glaces a également mis à nu quelques pointes de flèches et plusieurs bâtons d’effarouchement.
Si vous voulez tuer un renne avec un arc et des flèches, vous devez vous rapprocher le plus possible. Les montagnes du Sandgrovskaret, à l’ouest de la Norvège, ne fournissaient toutefois pas de cachettes aux chasseurs. Ils ont donc dû en construire. Une quarantaine d’entre elles (des parois rocheuses en forme de demi-cercle derrière lesquelles ils étaient possible de se poster) ont été découvertes il y a quatre ans par des archéologues.
L’équipe archéologique a également récupéré cinq flèches, dont trois sont datées à entre 300 et 600 apr. J.-C.. Les deux autres flèches datent probablement du premier millénaire avant notre ère.
Une technique bien huilée
Les chercheurs ont identifié plusieurs dizaines de morceaux de bois et d’os de renne, et 32 bâtons d’effarouchement (datés à entre 200 et 1000 apr. J.-C., pendant l’âge du fer) servant probablement à guider les animaux vers les archers. « Certains d’entre eux étaient alignés, indiquant où se trouvait autrefois une sorte de clôture psychologique pour les rennes« , écrit le site Secrets of the Ice dans un message sur sa page Facebook.
Ces bâtons mesuraient environ un mètre de long et chacun arborait un petit objet mobile au sommet, comme un mince drapeau en bois qui claquait au vent. En fonction du temps et du vent et de l’endroit où se trouvaient les rennes, les chasseurs plantaient ces bâtons dans le sol glacé de sorte que les rennes, effrayés par le bruit, se déplaçaient dans la direction opposée, vers les caches en pierre.
« Ces chasseurs se cachaient probablement derrière ces murs de pierres à proximité pour se rendre invisibles et se tenir à portée de tir« , explique Lars Pilø, archéologue au Département du patrimoine culturel, Conseil du comté d’Innlandet, en Norvège. « Lorsque les animaux s’approchaient à moins de dix ou vingt mètres, ils se levaient et commençaient à tirer« .
Les habitants de la région vivaient à l’époque dans de petites colonies en contre-bas dans les vallées. Certains grimpaient alors sur la montagne, jusqu’à 1900 mètres d’altitude, pour aller chasser.
D’autres vestiges révélés par la fonte des glaces
Pendant des années, Pilø et son équipe ont parcouru les montagnes de l’ouest norvégien à la recherche d’artefacts exposés par la fonte des glaciers. Ce site en particulier fut découvert en 2013 et les premières fouilles ont été menées en 2018. Les chercheurs prévoient de poursuivre les recherches en effectuant des relevés dans les montagnes voisines.
Ce n’est cependant évidemment pas la première fois que la fonte des glaces révèle d’anciens artefacts. En 2011, un col jadis emprunté par les Vikings il y a plus de 1 000 ans s’était notamment révélé. À l’époque, une équipe était alors tombée sur une tunique en laine incroyablement bien préservée, portée il y a environ 1 600 ans.
En 2020, une équipe d’archéologues avait également annoncé la découverte de centaines d’ossements, de bois de rennes et de dizaines de flèches révélés dans les montagnes de Jotunheimen, toujours en Norvège, à cause du réchauffement climatique.
Plus récemment, sept ans après avoir découvert un ski dans la glace du Digervarden, une équipe était également tombée sur un second ski, complétant ainsi la plus vieille paire de skis jamais découverte.