Non, vous ne pouvez pas vraiment acheter un nom officiel d’étoile pour quelqu’un

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Crédits : dom1706 / Pixabay

De nombreuses entreprises vous proposent de vous vendre un nom d’étoile, à des prix différents. Mais est-ce vraiment le cas ? Une étoile, quelque part dans la Galaxie, peut-elle porter votre nom de manière tout à fait officielle ? Au risque de décevoir certain(e)s, la réponse est non.

Notre Galaxie abrite environ 300 milliards d’étoiles – autant dire une offre quasi illimitée de « marchandises » que les entreprises peuvent vendre. Beaucoup le font, et les tarifs peuvent très vite grimper en fonction de ladite étoile. Si vous lisez en revanche les petits caractères de certaines sociétés, vous prendrez alors conscience que les astronomes ne reconnaissent pas officiellement le nom de l’étoile que vous venez d’acheter. Certain(e)s diront alors : « mais c’est pour la beauté du geste ». Simplement, et comme le note Brad E. Tucker, astrophysicien à l’Université Nationale Australienne à qui l’on demande souvent un petit coup de main pour repérer les étoiles nouvellement « achetées », il arrive parfois que deux personnes payent pour la même étoile. Côté symbole, on repassera donc.

L’Union astronomique internationale (UAI) est la seule autorité officielle à pouvoir nommer les objets dans l’espace. Elle vient d’ailleurs d’approuver les noms de 86 nouvelles étoiles. En plus de nommer, l’UAI remplit un certain nombre d’autres rôles tels que la classification de divers objets de l’Univers. C’est par ailleurs cet organe qui retira à Pluton son titre de « planète » en 2006. Il y a cependant des exceptions. Pour certains objets, le découvreur peut l’appeler comme il le souhaite. C’est notamment le cas pour les astéroïdes et les comètes. L’astéroïde 5691 Fredwatson doit son nom au célèbre astronome australien Fred Watson, découvert par son ami, l’astronome australien Robert McNaught, par exemple. C’est aussi le cas pour la comète McNaught – cette fois nommée d’après McNaught lui-même. Parfois, un objet est suffisamment important pour que le public ait son mot à dire. Un vote est alors proposé, comme pour la prochaine cible de la sonde New Horizons. Mais en règle générale, la plupart des objets ont des noms ou des désignations alphanumériques.

Certains suivent un ordre alphabétique basé sur la luminosité et la constellation dans laquelle ils se trouvent. Par exemple, l’étoile Bételgeuse est aussi appelée Alpha Orionis, et Sirius est Alpha Canis Majoris. Alpha est toujours l’étoile la plus brillante de la constellation, suivie du nom de la constellation. Il y a donc un Beta Orionis, Delta Orionis et ainsi de suite, ainsi qu’un Alpha Crux, un Beta Crux etc. dans la constellation de la Croix du Sud. L’autre méthode consiste à rappeler les coordonnées de l’étoile dans l’espace, à savoir sa latitude et sa longitude. Par exemple, la plus ancienne étoile connue, SMSS J031300.36-670839.3, a un nom basé sur les initiales du SkyMapper Southern Survey (SMSS), suivi de l’ascension droite (ou de la longitude de l’espace) et de la déclinaison (ou latitude spatiale).

Cela signifie qu’il est facile pour un autre astronome de rechercher et de localiser un objet, sans avoir à rechercher son nom dans une base de données, puis de trouver sa position via un télescope.

Voilà comment ce système fonctionne. En tant qu’organisation scientifique internationale, l’UAI se dissocie donc entièrement de la pratique commerciale consistant à « vendre » des noms fictifs d’étoiles, ou des biens immobiliers sur d’autres planètes ou lunes du système solaire. Bien sûr, rien ne vous l’interdit. Et malgré tout, les intentions sont souvent très bonnes et pleines de bon sens. Vous pourriez simplement nommer une étoile en souvenir d’une personne, et l’observer le soir, à la nuit tombée, sans forcément acheter son nom.

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