Non, manger des frites ne soignera pas votre calvitie

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Les frites sont délicieuses, mais en consommer trop est mauvais pour la santé, notamment à cause de la graisse absorbée. Plus encore, en manger ne permettra en aucun cas de soigner de votre calvitie. D’une manière ou d’une autre, plusieurs articles publiés cette semaine ont pourtant prétendu le contraire.

Tout est parti d’une étude publiée dans Biomaterials. Des scientifiques japonais déclaraient en effet il y a quelques jours avoir mis au point une méthode permettant de cultiver des follicules capillaires très rapidement. Il s’agirait alors d’un possible remède contre la calvitie, pouvant également venir en aide aux personnes perdant leurs cheveux pour cause de chimiothérapie ou de maladie. Les chercheurs ont pour cette étude utilisé un « polymère organominéral » de la famille des siloxanes, qui n’est autre que le diméthylpolysiloxane, communément utilisé par les restaurants de fast-food pour cuisiner les frites. Le but de cette utilisation est d’éviter que l’huile ne mousse pendant la cuisson, et il se trouve également dans le vernis à ongles et la crème solaire. Il n’en fallait pas plus.

Les cheveux poussent à partir de germes de follicules pileux (HFGs). Si nous pouvions faire pousser des milliers de ces HFG en laboratoire, nous pourrions simplement les transplanter sur le cuir chevelu d’une personne. Pour l’instant du moins, la croissance de ces germes à grande échelle est très difficile. Les chercheurs ne peuvent en cultiver qu’une cinquantaine à la fois, et c’est insuffisant pour transformer un Bruce Willis en Patrick Dempsey. Les scientifiques de cette dernière étude ont en revanche découvert que les HFG se développent incroyablement bien dans du diméthylpolysiloxane.

Les chercheurs ont ici répandu un peu de la substance chimique sur le fond d’une boîte de Pétri, puis ajouté des cellules souches. Après quelques jours, ils se sont aperçus qu’ils avaient obtenu plus de 5000 germes de follicules pileux. Encore une fois, pas assez pour couvrir une tête humaine entière, qui présente une moyenne de 100 000 follicules pileux, mais tout de même. Encore faut-il qu’ils puissent pousser non pas dans une boîte de Pétri, mais sur un organisme bien réel. Pour le constater, les chercheurs les ont alors transplantés sur le dos des souris.

Et effectivement, les cheveux ont poussé. Junji Fukuda, principal auteur de l’étude, a d’ailleurs notamment déclaré à l’AFP qu’il pensait que « les premiers essais cliniques pourraient commencer dans environ cinq ans », et si ces essais se déroulent bien, qu’un « traitement pourrait être disponible dans une décennie ». Il faudra donc encore un peu de patience.

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