Non, les « beaux plats » ne sont pas forcément meilleurs pour la santé

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Crédits : PxHere

Selon une rĂ©cente Ă©tude Ă©tasunienne, les consommateurs ont tendance Ă  penser que des plats esthĂ©tiquement beaux sont plus naturels, et donc meilleurs pour leur santĂ©. Évidemment, ceci est une erreur. Pourquoi sommes nous capables d’avoir de telles pensĂ©es ?

Joli plat = plat plus naturel = plat plus sain

Linda Hagen est une experte en analyse du comportement des consommateurs Ă  l’UniversitĂ© de Californie du Sud (États-Unis). D’après son Ă©tude publiĂ©e dans le Journal of Marketing le 14 septembre 2020, les consommateurs ont tendance Ă  penser que les plats esthĂ©tiquement beaux sont meilleurs pour la santĂ©. Selon l’Ă©tude, les consommateurs voient en moyenne 4 013 publicitĂ©s pour de la nourriture dont 2 844 pour des restaurants. Or, ces annonces prĂ©sentent systĂ©matiquement des images d’aliments et autres plats visuellement parfaits.

Ainsi, Linda Hagen s’est demandĂ© si un plat pouvait paraĂ®tre ou non plus sain en fonction de son aspect. Rappelons tout de mĂŞme que d’une manière gĂ©nĂ©rale, nous qualifions de « beaux » des plats, des objets et mĂŞme des personnes lorsque ceux-ci ont des attributs en lien avec des Ă©lĂ©ments naturels. Pour la chercheuse, l’Ă©quation de dĂ©part est donc la suivante : joli plat = plat plus naturel = plat plus sain.

Une équation vérifiée trois fois !

Afin de vĂ©rifier son Ă©quation, Linda Hagen a menĂ© plusieurs expĂ©riences. La première concernait 803 volontaires ayant pour mission d’observer des images d’aliments (lasagnes, pizzas, burgers, etc.) avec des diffĂ©rences en matière d’esthĂ©tisme. Comme prĂ©vu, les volontaires ont principalement notĂ© les plats les plus jolis comme Ă©tant des plats sains. Or, il s’avère que les participants ont statuĂ© sans prendre en compte la saveur supposĂ©e des plats, ou encore leur taille et leur fraĂ®cheur.

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Crédits : Piqsels

Pour sa seconde expérience, la chercheuse a présenté des images identiques de plusieurs plats différents à 801 volontaires. Néanmoins, chaque image fut décrite au préalable comme étant jolie ou moche avant sa présentation aux participants. Cette expérience a montré que les individus étaient influencés dans leur choix par la description des aliments.

« La nourriture sur l’image que nous allons vous montrer sera très jolie [ou moche]… Les aliments seront ordonnĂ©s [ou dĂ©sordonnĂ©s], ils auront l’air symĂ©triques [ou dĂ©sĂ©quilibrĂ©s], et les proportions seront Ă©quilibrĂ©es [ou dĂ©sĂ©quilibrĂ©es] », pouvaient entendre les volontaires.

Enfin, une dernière expĂ©rience consistait Ă  noter Ă  quel point une tartine Ă  l’avocat pouvait ĂŞtre bonne pour la santĂ©. Avant chaque image, les volontaires prenaient connaissance d’informations sur le prix et les ingrĂ©dients. Peu importe la nature des informations, les volontaires ont Ă  nouveau notĂ© les tartines seulement en fonction de leur aspect.