Non, le Grand collisionneur de hadrons ne va pas anéantir notre planète

LHC univers particules x
Le LHC, le plus grand accélérateur de particules du monde situé sous la frontière franco-suisse. Crédits : Wikimedia Commons / CERN

Selon le physicien britannique Martin Rees, le grand collisionneur de particules du CERN aurait le potentiel de détruire la Terre. Il n’en est rien. Et l’accélérateur ne va pas non plus aspirer la planète dans un trou noir.

Les accélérateurs de particules font entrer en collision des particules à des vitesses folles, recréant ainsi certaines caractéristiques du Big Bang. Le but ? Observer le comportement de la matière, et pourquoi pas découvrir de nouvelles particules théorisées. Beaucoup ont d’ailleurs été découvertes, mais la pratique est-elle sans risques ? Vous l’avez peut-être aperçu dans le fil d’actualités : le grand collisionneur de hadrons du CERN, en Suisse, aurait selon le physicien britannique Martin Rees la capacité de réduire notre planète à la taille d’un terrain de football. Qu’en est-il exactement ?

En faisant la promotion de son nouveau livre intitulé On The Future : Prospects for Humanity, le chercheur évoque ainsi le problème suivant : « Peut-être qu’un trou noir pourrait se former et engloutir tout ce qui l’entoure, écrit-il. La deuxième possibilité effrayante serait que les quarks se ré-assemblent en objets compressés appelés strangelets. Cela en soi serait inoffensif. Cependant, sous certaines hypothèses, un strangelet pourrait, par contagion, convertir tout ce qu’il rencontre en une nouvelle forme de matière, transformant la Terre entière en une sphère hyper-dense d’une centaine de mètres de diamètre ».

Mais ces collisions, dont parle ici le chercheur – et malgré les énergies incroyablement élevées qu’elles génèrent – restent insignifiantes en comparaison des rayons cosmiques. Ce sont des versions naturelles de ce que fait le LHC qui traversent notre planète à chaque instant. La Terre subit ces attaques depuis plus de 4 milliards d’années, mais n’a jamais pour autant été réduite à la taille d’un terrain de football. Quant aux trous noirs, si l’un d’eux se présentait, il serait minuscule (échelle quantique) et se désintégrerait instantanément grâce à un processus appelé Rayonnement de Hawking. Leur apparition est très peu probable, mais si tel était le cas, il s’agirait ici d’une découverte spectaculaire qui permettrait aux physiciens de mieux appréhender notre Univers.

D’ailleurs rassurez-vous, même Stephen Hawking avait de son vivant accepté cet accélérateur de particules : « Le monde ne finira pas lorsque le LHC se mettra en marche, avait-il expliqué. Le LHC est absolument sûr. Les collisions libérant une énergie plus importante se produisent des millions de fois par jour dans l’atmosphère terrestre et il ne se passe rien de terrible ».

Source

Articles liés : 

Le Grand collisionneur de hadrons (LHC) fête ses 10 ans

Bientôt plus sensible, le LHC pourrait bouleverser la physique des particules

Les physiciens du LHC annoncent la découverte de 5 nouvelles particules