La petite commune de Brec’h semble être passée maître dans l’art de capturer les frelons asiatiques. En seulement deux mois, les locaux aidés par des bénévoles ont attrapé des milliers de reines. Si leur méthode est très efficace, elle permet également d’éviter de piéger accidentellement les abeilles.
7 772 reines en deux mois
Depuis son arrivée en Europe dans le milieu des années 2000, le frelon asiatique est une des causes du déclin des abeilles domestiques. En France, alors que le territoire semble aujourd’hui entièrement colonisé, la résistance s’organise et de nombreux pièges voient le jour. Une éventuelle obligation de destruction des nids est d’ailleurs actuellement discutée. Toutefois, il faut savoir que certains pièges capturent d’autres insectes involontairement, dont des abeilles.
Dans un article publié le 8 juillet 2024, Le Parisien évoque le cas de la ville de Brec’h dans le Morbihan dont les résultats sont impressionnants au point de devenir une référence dans le pays en termes de chasse aux frelons. En effet, pas moins de 7 772 reines ont été attrapées entre le 20 mars et le 20 mai 2024. Soulignons au passage que les habitants ont été aidés par 125 piégeurs bénévoles. L’objectif de départ est simple : viser les femelles frelons asiatiques avant qu’elles s’installent dans un nid pour former une colonie. À la sortie de l’hiver, ces reines en devenir quittent en effet leur lieu d’hivernage durant quatre à cinq semaines en quête de sucre.
Des pièges sélectifs face aux frelons
Au-delà des résultats obtenus par les habitants de Brec’h, leur méthode est tout aussi intéressante en ce qui concerne les abeilles. En effet, les pièges contiennent un tiers de sirop de grenadine, un tiers de bière et un tiers de vin. Les abeilles ne peuvent donc pas se retrouver piégées. Elles ont effectivement une aversion prouvée scientifiquement pour l’alcool. Exposés à l’éthanol, ces insectes voient leur système nerveux incapable de les orienter. D’autres études ont démontré que d’une manière générale, les abeilles se dirigent vers des sources de nectar et d’eau sucrée, évitant ainsi les substances susceptibles d’être nocives ou inintéressantes sur le plan nutritif.
De plus, il faut savoir que la méthode de la ville de Brec’h a fait des émules au sein de sa propre communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique (AQTA). « On sensibilise la population, on forme des piégeurs, on surveille et on signale les nids primaires et les nids secondaires. On est au top en termes de piégeage », a déclaré Michel Le Boudec, apiculteur et président de l’Association Brechoise de Sauvegardes des Abeilles et autres Pollinisateurs (ABSAP).