La pandémie a entraîné le report ou l’annulation de nombreuses greffes d’organes

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Une étude a récemment constaté que le nombre de greffes d’organes solides a diminué dans le monde entre 2019 et 2020, soulignant l’impact généralisé de la pandémie de Covid-19 sur la pression hospitalière.

La pandémie de Covid-19 a mis les systèmes de santé du monde entier sous pression. De nombreux établissements ont en effet eu beaucoup de mal à contenir l’afflux de patients gravement malades tout en assurant la protection de leurs salariés contre les risques d’infection.

Côté patients, il y a les victimes directes, mais aussi les victimes collatérales. La pression hospitalière rencontrée par un grand nombre de pays à cause de la pandémie a en effet entraîné le report de nombreuses interventions chirurgicales lourdes. Citons notamment des interruptions ou les retards dans le traitement de nombreux cancers. Les transplantations d’organes, souvent essentielles pour les patients souffrant d’une maladie d’organe en phase terminale (survie plus longue et une meilleure qualité de vie), sont un autre exemple.

-16% en un an

En juillet, un rapport du NHS Blood and Transplant avait déjà souligné que l’activité de transplantation avait chuté de 20% au cours de l’année 2020-2021 au Royaume-Uni. Au total, 487 patients étaient décédés en attendant une greffe, contre 372 l’année précédente. Une nouvelle étude publiée dans la revue Lancet Public Health montre aujourd’hui que le nombre total de greffes de rein, de foie, de poumon et de cœur a chuté de 31 % au cours de la première vague de Covid-19 dans 22 pays. La baisse était de près de 16 % sur l’ensemble de l’année avec plus de 11 000 greffes en moins réalisées.

« Les tendances temporelles ont révélé une réduction mondiale marquée de l’activité de transplantation au cours des trois premiers mois de la pandémie, avec des pertes se stabilisant après juin 2020, mais diminuant à nouveau d’octobre à décembre 2020« , écrit l’équipe de chercheurs.

Globalement, les greffes de reins ont été les plus touchées avec une diminution de 19,14 % (8 560 transplantations de moins), suivies du poumon, du foie et du cœur. Pour ces scientifiques, cela est « probablement dû au caractère non immédiat de cette chirurgie et à la possibilité de reporter les procédures« .

D’après ces résultats, les greffes de donneurs vivants ont connu une baisse plus importante que celles de donneurs décédés. Pour les chercheurs, cela pourrait s’expliquer par des difficultés logistiques couplées à des inquiétudes concernant l’exposition des donneurs vivants à la Covid dans les hôpitaux risquant potentiellement d’infecter les patients transplantés, et donc immunodéprimés.

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Des disparités entre les pays

Les chercheurs ont observé des disparités par pays selon l’impact de la pandémie. Au Canada, le nombre de transplantations a chuté de 9,86 % (227 greffes de moins), tandis que le Japon vient de subir une baisse de 66,71 % (1 413 greffes de moins). En France, 1410 greffes ont dû être reportées ou annulées, ce qui représente une baisse de 28,96%.

À l’inverse, certains pays comme les États-Unis, la Suisse, la Belgique et l’Italie ont réussi à maintenir le taux de procédures de transplantation. Comprendre comment ces différents pays ont su répondre aux défis liés à la Covid-19 tout en maintenant en toute sécurité leurs programmes de transplantation sera essentiel pour proposer des solutions à l’avenir.