Le Nobel de médecine récompense les travaux sur l’ARN messager

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Crédits : gpointstudio/istock

L’Assemblée Nobel de l’Institut Karolinska vient d’attribuer conjointement le prix Nobel de  médecine 2023 à Katalin Karikó et Drew Weissman. Ces derniers sont récompensés pour leurs découvertes concernant les modifications des bases nucléosidiques ayant permis le développement de vaccins à ARNm efficaces contre le COVID-19.

Le début de l’automne est synonyme de prix Nobel. Et comme tous les ans, c’est la médecine qui ouvre le bal. Il y a trois ans, le Nobel avait récompensé des travaux permettant de lutter plus efficacement contre l’hépatite C. Il y a deux ans, le prix revenait à David Julius et à Ardem Patapoutian pour leurs travaux ayant permis d’identifier plusieurs chaînons manquants critiques dans notre compréhension de l’interaction complexe entre nos sens et l’environnement. L’année dernière, le précieux sésame avait ensuite été décerné au généticien suédois Svante Pääbo. Les travaux de ce chercheur avaient permis de retracer l’évolution de notre espèce à partir de l’ADN de nos proches parents disparus, comme Neandertal.

Les vaccins à ARNm récompensés par le prix Nobel

Pour cette année 2023, les lauréats du prix Nobel de physiologie (ou médecine) sont Katalin Karikó (une biochimiste d’origine hongroise) et Drew Weissman (immunologiste américain). Tous deux ont été récompensés pour la découverte de « modifications des bases nucléosidiques ayant permis le développement de vaccins à ARNm efficaces contre le COVID-19« .

Prix nobel de médecine
Crédits : Karolinska Institute

Plus concrètement, les travaux de ces deux scientifiques ont permis de jeter les bases de la technologie des vaccins à ARNm qui s’est avérée révolutionnaire dans la lutte contre la pandémie de COVID-19. Pour ce faire, ils ont collaboré pour développer des méthodes permettant de moduler la réponse immunitaire provoquée par l’ARNm tout en minimisant les effets secondaires. Leurs recherches ont permis de surmonter les défis liés à la stabilité et à la réactivité immunitaire de l’ARNm, ouvrant ainsi la voie au développement de vaccins plus efficaces et plus sûrs.

Les vaccins à ARNm contre le COVID-19, tels que ceux développés par Pfizer-BioNTech et Moderna, ont ensuite été les premiers à être autorisés pour une utilisation d’urgence dans le cadre de la pandémie. Ces vaccins ont montré une efficacité dans la prévention des formes graves de la maladie, contribuant ainsi à sauver des millions de vies à travers le monde.

Un potentiel incroyable

À noter également que le potentiel de la technologie de l’ARNm ne se limite pas seulement à la lutte contre les agents pathogènes tels que les coronavirus. L’ARNm peut en effet être conçu pour cibler spécifiquement des protéines ou des séquences génétiques particulières, ce qui le rend polyvalent pour le développement de vaccins et de thérapies personnalisées. Cette technologie offre ainsi de nombreuses applications prometteuses dans le domaine de la médecine, notamment pour le traitement du cancer ou de la leucémie. Des traitements sont d’ailleurs déjà en cours de développement.

En bref, le potentiel de cette approche est vraiment incroyable, d’où cette récompense. Les deux chercheurs partageront une somme de 11 millions de couronnes suédoises (environ 950 000 euros au moment de la publication).