Les chercheurs du service météorologique national de la NOAA (États-Unis) prévoient une saison des ouragans particulièrement chargée dans l’Atlantique cet été, au point qu’elle pourrait même rivaliser avec celle de 2005, l’année de Katrina. Comment l’expliquer ?
Prévisions de la NOAA pour la saison des ouragans 2024
Les prévisions météorologiques pour les ouragans revêtent une importance cruciale pour la sécurité publique et la préparation aux catastrophes naturelles. Chaque année, les services météorologiques fournissent ainsi des informations vitales sur la probabilité et l’intensité des tempêtes tropicales, permettant aux individus, aux gouvernements et aux organisations d’anticiper au mieux les éventuels événements météorologiques extrêmes.
En ce sens, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a récemment publié ses prévisions pour la saison 2024. D’après les estimations des chercheurs, il est très probable que la saison des ouragans dépasse la normale, avec entre 17 et 25 tempêtes nommées prévues. Parmi celles-ci, entre huit et treize pourraient se transformer en ouragans. Quatre à sept d’entre eux pourraient atteindre une intensité considérable et devenir des événements météorologiques majeurs.
Pour contextualiser ces prévisions, il est important de se rappeler des saisons des ouragans précédentes. L’année 2005, qui a vu les ouragans dévastateurs Katrina et Rita, est souvent citée comme une référence. Cette année-là, un record de sept ouragans majeurs avait été enregistré, ce qui laisse entrevoir la possibilité que la saison 2024 rivalise avec cette période historique.
Comment l’expliquer ?
L’activité des ouragans dans l’Atlantique est influencée par plusieurs facteurs météorologiques complexes. L’un des principaux déterminants est l’oscillation australe El Niño. Ce phénomène climatique, qui se caractérise par un réchauffement anormal des eaux de surface dans l’océan Pacifique tropical, exerce une influence significative sur les schémas climatiques mondiaux.
Lorsque El Niño est présent, il tend à réduire l’activité des ouragans dans l’Atlantique en créant des conditions atmosphériques moins propices à leur formation. Cependant, le phénomène El Niño de cette année est en train de s’atténuer, ce qui signifie que ses effets modérateurs sur la saison des ouragans se font moins ressentir.
Dans le même temps, les conditions de La Niña commencent à prédominer. Pour rappel, La Niña est l’opposé d’El Niño. Elle se caractérise par un refroidissement anormal des eaux de surface dans le Pacifique tropical. Or, ces conditions tendent à favoriser l’activité des ouragans dans l’Atlantique en créant un environnement atmosphérique plus propice à leur formation et à leur intensification.
Ainsi, le passage d’El Niño à La Niña est un facteur qui contribue à l’augmentation prévue de l’activité cyclonique dans la région.
De plus, la saison de mousson en Afrique de l’Ouest joue un rôle important dans le développement des ouragans dans l’Atlantique. En effet, pendant cette période qui se produit généralement entre juin et septembre, l’humidité atmosphérique augmente considérablement. Cette humidité supplémentaire, combinée aux vents d’est favorables, crée alors des conditions propices à la formation et à l’intensification des systèmes tropicaux au large des côtes africaines. Ces systèmes peuvent ensuite évoluer en tempêtes tropicales et ouragans qui se déplacent vers l’ouest à travers l’Atlantique.
Notez enfin que la saison des ouragans dans l’Atlantique s’étend officiellement du 1er juin au 30 novembre, avec un pic d’activité généralement observé entre la mi-août et la mi-octobre.