Le décollage de la fusée New Glenn, développée par la société Blue Origin, marque une étape importante dans l’exploration spatiale privée. Le 16 janvier, ce lanceur de classe lourde a effectué son tout premier vol depuis la base spatiale de Cap Canaveral, en Floride. Bien que la mission principale ait été couronnée de succès (à savoir atteindre l’orbite), la tentative d’atterrissage du premier étage sur une plateforme en mer n’a pas abouti.
Un lancement historique pour Blue Origin
Dès son décollage à 2h03 EST (07h03 GMT), la fusée New Glenn a capté l’attention des spécialistes et passionnés. Conçue pour rivaliser avec les lanceurs Falcon 9 et Falcon Heavy de SpaceX, cette fusée réutilisable de 98 mètres de haut sera capable de transporter jusqu’à 50 tonnes de charge utile en orbite terrestre basse.
Lors de ce premier vol d’essai baptisé NG-1, l’étage supérieur a atteint l’orbite en 12 minutes et 30 secondes, remplissant ainsi l’objectif principal de la mission. Cette réussite est le fruit de plusieurs années de travail acharné et de nombreux retards. Initialement prévu pour 2020, le premier vol de New Glenn a été repoussé à plusieurs reprises en raison de problèmes techniques, notamment dans le développement des moteurs BE-4 et, plus récemment, de conditions météorologiques défavorables.
Un atterrissage à demi-réussi pour la fusée New Glenn
L’entreprise Blue Origin de Jeff Bezos, félicitée sur X par Elon Musk, avait fixé un objectif secondaire ambitieux pour ce vol : récupérer le premier étage de la fusée en le faisant atterrir sur une plateforme en mer surnommée Jacklyn en hommage à la mère du fondateur de l’entreprise, Jeff Bezos.
Malgré une série de manœuvres précises, dont une combustion de rentrée avec trois moteurs, le propulseur n’a pas réussi à se poser sur la plateforme. « Nous n’avons pas réussi à faire atterrir le propulseur, mais bon sang, nous nous en sommes approchés », a déclaré Ariane Cornell, vice-présidente des systèmes spatiaux chez Blue Origin.
Cet échec relatif était anticipé : l’entreprise avait prévenu qu’il s’agissait d’une étape d’apprentissage. Des données précieuses collectées pendant le vol permettront d’améliorer les futures tentatives de récupération.

Un lanceur taillé pour la compétition
Avec New Glenn, Blue Origin entend séduire un large éventail de clients qui ira de la NASA à des agences gouvernementales et des entreprises privées. La fusée a d’ores et déjà été retenue pour plusieurs missions prestigieuses, dont le lancement des satellites Internet du projet Kuiper d’Amazon qui ambitionne de rivaliser avec la constellation Starlink de SpaceX.
Outre son impressionnante capacité de charge, New Glenn se distingue par sa conception réutilisable qui permet jusqu’à 25 vols par propulseur. Cette approche, initiée par SpaceX, réduit les coûts et augmente la fréquence des missions, un atout majeur dans un secteur de plus en plus concurrentiel.