Actuellement, des chercheurs australiens travaillent sur un dispositif neuroprothésique inédit. Il est ici question d’une neuroprothèse équipée d’un mini panneau solaire, dont la mission est de permettre aux personnes atteintes de maladies oculaires incurables de retrouver la vue.
Une neuroprothèse de nouvelle génération
Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), au moins 2,2 milliards de personnes ont une déficience de la vision de près ou de loin. Or, en ce qui concerne près de la moitié de ces personnes, la déficience visuelle aurait pu être évitée ou n’a pas encore été prise en charge. Dans un communiqué publié le 7 mars 2024, une équipe de l’Université de Nouvelle-Galles-du-Sud (Australie) travaille pour améliorer le sort des personnes atteintes de maladies oculaires incurables. Les scientifiques tentent en effet de mettre au point une neuroprothèse de nouvelle génération capable de restaurer la vision. Or, le dispositif en question implique l’utilisation d’un minuscule panneau solaire à placer dans l’œil humain.
Rappelons tout de même que les neuroprothèses ne sont pas une nouveauté en soi. Citons notamment l’implant cochléaire, un dispositif médical à mettre dans l’oreille interne afin de stimuler le nerf auditif et d’améliorer ainsi l’audition du patient. Les chercheurs australiens tentent d’adopter une approche similaire pour tenter de soulager les personnes touchées par un endommagement de leurs photorécepteurs oculaires. Ces cellules de la rétine sont essentielles dans le captage de la lumière et sa conversion en signaux électriques, puis en image après leur arrivée dans le cerveau.

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Crédits : Ivan-balvan / iStockUn panneau solaire pour se passer des photorécepteurs oculaires
Rappelons que des maladies telles que la rétinite pigmentaire ou la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) endommagent les photorécepteurs oculaires. Or, la technologie que développent les scientifiques australiens vise à se passer de ces récepteurs en utilisant des panneaux solaires minuscules, dont le but sera de stimuler les neurones. Il est question de fixer ces panneaux sur le globe oculaire pour convertir la lumière en un langage électrique qui pourra être interprété par le cerveau. « Le panneau serait naturellement autoalimenté et portable, éliminant ainsi le besoin de câbles et de fils dans les yeux. », peut-on lire dans le communiqué.
Si l’idée semble intéressante, il faut savoir que le projet en est seulement au stade de la preuve de concept. Selon les chercheurs, la prochaine étape sera de déterminer quels matériaux pourraient être utilisés. En effet, il est question de remplacer le silicium omniprésent dans les panneaux solaires classiques, ce matériau n’étant pas vraiment un idéal dans la conception d’implants oculaires. Les scientifiques étudient donc actuellement un recours au phosphure de gallium-indium ou encore à l’arséniure de gallium.