Néfertiti se cache-t-elle derrière le tombeau de Toutânkhamon ?

Toutankhamon
Dieter Hawlan, Fotolia

De nouvelles analyses suggèrent qu’un espace, auparavant inconnu, se cache derrière l’un des murs de la célèbre tombe de Toutânkhamon. Pour certains, il pourrait abriter le corps de la reine Néfertiti. 

Une nouvelle étude, dirigée par l’archéologue Mamdouh Eldamaty, ancien ministre égyptien des antiquités, promet de faire couler beaucoup d’encre. Grâce à un radar à pénétration de sol, le chercheur et son équipe ont récemment balayé la zone autour de la tombe de Toutânkhamon, située dans la Vallée des Rois en Égypte, à la recherche de possibles espaces encore non identifiés. Ils expliquent alors avoir isolé un nouveau couloir de deux mètres de haut sur 10 mètres de long, situé à quelques mètres de la chambre funéraire.

Les détails de cette étude n’ont pas encore été publiés, mais la célèbre revue Nature a pu les examiner en détail. Cette nouvelle découverte, si elle se confirme, promet de relancer l’idée controversée selon laquelle le lieu de sépulture du jeune roi cache l’existence d’une tombe encore plus grande : celle de la mystérieuse reine égyptienne Néfertiti.

« Ces nouvelles données sont vraiment excitantes, a déclaré Ray Johnson, égyptologue à l’Institut oriental de l’Université de Chicago (États-Unis). Il est clair qu’il y a quelque chose de l’autre côté du mur nord de la chambre funéraire ».

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Le sarcophage doré de Toutânkhamon. Crédits : Ministère des antiquités égyptiennes

Une reine légendaire

Fils du pharaon Akhenaton, Toutânkhamon a été le onzième pharaon de la XVIIIe dynastie. L’homme est décédé jeune, vers l’âge de 19 ans, probablement du paludisme et d’une affection osseuse. Du fait de son règne très court, Toutânkhamon n’a jamais été réellement considéré comme un grand pharaon. S’il est aujourd’hui l’un des symboles les plus emblématiques de l’Égypte ancienne, c’est grâce à la découverte de sa sépulture par l’archéologue Howard Carter, le 4 novembre 1922.

Néfertiti, qui était l’épouse d’Akhenaton, n’était en revanche pas la mère de Toutânkhamon, mais sa belle-mère. Malheureusement, on se sait pas grand-chose d’autre à son sujet. C’est pourquoi elle reste aujourd’hui très mystérieuse, parfois même légendaire, aux yeux des égyptologues. Pour ne rien arranger, sa tombe n’a jamais été découverte. Mais pour certains, elle pourrait reposer près de celle de Toutânkhamon.

Si l’on en croit ces nouvelles données radar, il est donc possible que cet espace caché nouvellement identifié soit finalement le dernier lieu de repos de la reine.

« Cela pourrait être la plus grande découverte archéologique jamais réalisée »

L’égyptologue Nicholas Reeves, de l’Université de l’Arizona, qui a déjà mené une expédition sur place en 2015, n’a pas caché son enthousiasme. « Si Néfertiti a effectivement été enterrée en tant que pharaon, cela pourrait être la plus grande découverte archéologique jamais réalisée », a t-il déclaré à Nature.

Il faut en effet se rappeler que la succession d’Akhenaton a été plutôt trouble. Selon les chercheurs, le pharaon Smenkhkarê est censé lui avoir succédé pour deux ans, avant de céder la place à Toutânkhamon, encore très jeune. Mais on ne sait quasiment rien sur ce dénommé « Smenkhkarê ». Pour certains égyptologues, il s’agirait en réalité de Néfertiti qui, pendant deux ans, aurait opéré en tant que pharaon sous ce pseudonyme.

On souligne qu’il est également possible que ce nouveau couloir mène à la tombe d’Ânkhésenamon, troisième fille d’Akhenaton et de Néfertiti (et accessoirement l’épouse de Toutânkhamon), dont le corps n’a jamais été retrouvé non plus.

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Un buste de Néfertiti. Crédits : IgorKon/Pixabay

Finalement, chambre ou pas chambre ?

Notons enfin que la possibilité de chambres supplémentaires nichées derrière les murs de la tombe de Toutânkhamon a déjà été étudié. Et que les résultats ont été contradictoires. En 2017 par exemple, Francesco Porcelli, physicien à l’Université polytechnique de Turin (Italie), avait en effet lui aussi utilisé un radar pénétrant le sol pour balayer la zone. Mais il n’avait de son côté rien trouvé à l’époque.

Quelques années plus tôt, en 2015, Nicholas Reeves (cité ci-dessus) avait également rapporté avoir identifié des lignes droites dans les murs peints de la chambre funéraire de Toutânkhamon, suggérant la possible présence de portes cachées. Suite à ce rapport, deux enquêtes radar avaient été menées. La première, dirigée par une équipe japonaise, a semblé confirmer l’existence de pièces cachées. En revanche la seconde, dirigée par le National Geographic, n’a pas reproduit les résultats.

Les chercheurs de cette nouvelle étude espèrent maintenant pouvoir effectuer des fouilles plus approfondies pour confirmer ou non leur découverte. Alors nous aurons peut-être le fin mot de l’histoire.

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