Neandertal se soignait déjà à l’aspirine et aux antibiotiques. Mais qu’utilisait-il ?

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Une étude récente publiée dans la revue Nature suggère que l’homme de Neandertal usait de l’automédication pour soigner ces douleurs. L’analyse des traces d’ADN contenues dans la plaque dentaire de quatre fossiles prouvent en effet que notre ancien cousin se soignait déjà à l’aspirine il y a de ça 48 000 ans.

Il y a quelques jours vous avez souffert d’une belle rage de dent. Vous avez alors peut-être accouru vers la salle de bain pour avaler un antalgique ou bien vous avez peut-être usé de la bonne vieille méthode du clou de girofle pour calmer la douleur ? Ou peut-être avez-vous laisser baigner votre dent ou votre gencive enflammée directement du whisky ? Il n’y a rien de tel pour calmer la douleur. Du moins, temporairement. Il y a 48 000 ans, Neandertal s’en remettait plutôt aux plantes pour soigner son abcès. Chacun sa méthode. C’est en tout cas ce que suggèrent des analyses récentes faites sur les fossiles de quatre vieilles dents révélant ainsi l’une des premières traces d’automédication.

Dans une étude publiée dans la revue Nature, des chercheurs australiens ont en effet montré que celui qui arpentait la Terre il y a entre 300 000 et 28 000 ans avant notre ère avait déjà perçu les vertus médicinales de certaines plantes : il se soignait notamment à l’aspirine et aux antibiotiques. L’un d’eux souffrait notamment d’un abcès dentaire ainsi que d’une infection causée par le champignon parasite Enterocytozoon. « Il était clairement en mauvaise santé« , détaille Laura Weyrich, la principale auteure de l’étude qui souligne que « l’analyse génétique de l’ADN ‘enfermé’ dans la plaque dentaire représente une fenêtre unique sur le mode de vie de l’homme de Neandertal, le tartre nous donnant des informations sur le régime alimentaire de ces hommes préhistoriques, leur état de santé et l’impact de l’environnement sur leur comportement« .

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Mais alors comment se soignait-on il y a 48 000 ans ? Pas à la pharmacie du coin en tout cas. Notre individu avait enrichi son régime alimentaire d’extraits de peupliers ainsi que d’une moisissure herbeuse. Le peuplier renferme en effet de l’acide salicylique, le principe actif de l’aspirine, tandis que cette moisissure herbeuse contenait de la pénicilline, le premier antibiotique jamais synthétisé. Selon les chercheurs, ces substances n’ayant été ingérées que par l’individu malade, leur consommation était intentionnelle.

Cette nouvelle preuve suggère que Neandertal n’était pas le sauvage primitif et bourru pour lequel il est longtemps passé, bien au contraire. Cet Homme était intelligent et possédait vraisemblablement une connaissance merveilleuse de son environnement. D’ailleurs, nous n’avons à ce jour aucune trace d’une telle automédication chez notre espèce à cette époque. Neandertal aurait-il inventé la médecine ?

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