NĂ©andertal et Homo Sapiens plus proches qu’on ne le pensait

Neandertal
Crédits : Allan Henderson / Flickr

L’analyse du gĂ©nome d’une femme NĂ©andertal dont le squelette a Ă©tĂ© retrouvĂ© en Croatie suggère que seize variantes gĂ©nĂ©tiques de NĂ©andertal ont Ă©tĂ© transmises Ă  l’homme moderne. FrĂ©quenter Neandertal aurait ainsi favorisĂ© chez l’Homme moderne l’apparition de certains traits ou maladies comme le « mauvais cholestĂ©rol » ou encore l’arthrite rhumatoĂ¯de.

Homo sapiens aurait Ă©voluĂ© en Afrique voici plus de 300 000 ans avant de migrer dans le reste du monde. NĂ©andertal s’était quant Ă  lui dĂ©jĂ  Ă©tendu depuis longtemps de l’Europe Ă  la SibĂ©rie en passant par le Moyen-Orient. Si ces dates restent encore dĂ©battues, nous savons en revanche qu’il y a eu rencontre et coĂ¯t entre les deux espèces. Ces croisements ont ainsi laissĂ© des traces dans notre patrimoine gĂ©nĂ©tique, du moins chez celui des humains hors d’Afrique (ceux dont les ancĂªtres n’ont jamais quittĂ© ce continent n’ont pas de gènes nĂ©andertaliens).

On estimait jusqu’ici que la proportion variait selon les individus entre 1,5 % et 2,1 % de nos gènes. Mais il se pourrait que ce soit un peu plus. Une nouvelle Ă©tude publiĂ©e dans la revue Science revoit cette proportion lĂ©gèrement Ă  la hausse : entre 1,8 et 2,6 %. La variation peut paraĂ®tre infime, mais elle peut faire d’énormes diffĂ©rences. L’équipe de chercheurs dirigĂ©e par le professeur Kay PrĂ¼fer, de l’Institut Max-Planck d’anthropologie Ă©volutionnaire identifie en effet seize gènes hĂ©ritĂ©s des NĂ©andertaliens qui pourraient favoriser l’apparition de certains traits ou maladies. Parmi eux, le « mauvais cholestĂ©rol » (LDL), le niveau de vitamine D dans le sang ou encore l’arthrite rhumatoĂ¯de. NĂ©andertal serait en outre Ă  l’origine de notre propension Ă  la schizophrĂ©nie.

« Cela s’ajoute aux preuves croissantes que des ancĂªtres nĂ©andertaliens influencent les risques de maladie chez les humains contemporains, particulièrement dans les phĂ©notypes neurologique, psychiatrique, immunologique et dermatologique », explique Kay PrĂ¼fer. Ces conclusions ont pu Ăªtre tirĂ©es grĂ¢ce Ă  l’étude dĂ©taillĂ©e des gènes d’une femme NĂ©andertal qui a vĂ©cu il y a environ 52 000 ans dans la grotte de Vindija, en Croatie. Jusqu’à prĂ©sent, le seul gĂ©nome complet Ă©tudiĂ© provenait d’une femme qui vivait il y a 122 000 ans dans les montagnes de l’AltaĂ¯, en SibĂ©rie.

Rappelons que l’Homme de NĂ©andertal s’est Ă©teint il y a environ 35 000 ans. Leur extinction reste pour l’heure encore un mystère. Longtemps dĂ©peints comme des habitants des grottes avec peu d’esprit, on sait aujourd’hui qu’ils pratiquaient des rituels, dĂ©coraient des bijoux, prenaient soin de leurs aĂ®nĂ©s et pratiquaient mĂªme de la dentisterie primitive.

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