Ne pas suivre votre entourage dans ses éclats de rire pourrait être signe de dérangement psychologique

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Aussi incroyable que cela puisse paraître, une étude estime qu’une personne qui ne rit pas alors que son entourage le fait peut présenter des troubles du comportement. Autrement dit, si vous ne riez pas alors que vos amis se « bidonnent », vous pourriez être un véritable psychopathe.

Le sujet d’étude du Collège Universitaire de Londres, dont les résultats ont été publiés dans la revue Current Biology le 28 septembre 2017, est très sérieux. Les chercheurs sont partis du constat que le rire était contagieux et leur conclusion est la suivante : ne pas trouver le rire contagieux est signe de psychopathie.

« Le rire est une expression universelle de l’émotion, il est utilisé pour maintenir des liens sociaux […] La nature sociale du rire est évidente dans la mesure où un individu a trente fois plus de chances de se mettre à rire lorsqu’il est avec d’autres personnes que lorsqu’il est seul », écrivent les chercheurs.

Ce constat a permis aux chercheurs de définir le rire comme étant une preuve idéale dans le cadre de l’étude du comportement de personnes atteintes de troubles du comportement social. Il est vrai que les recherches sur le sujet sont rarement menées de cette façon, car d’ordinaire, elles se concentrent plutôt sur les réactions de potentiels psychopathes face à la souffrance d’autrui.

Le mode opératoire de l’étude est le suivant : une centaine de garçons âgés de onze à seize ans ont été observés. Les deux tiers étaient atteints de troubles du comportement à l’intensité variable. Les garçons ont écouté des bandes sonores contenant des fous rires, des rires plus classiques ainsi que des sanglots. À chaque tentative, l’activité cérébrale des garçons a été analysée. À la fin de l’écoute, les intéressés ont dû répondre à une question destinée à savoir à quel point ils ont eu envie de se joindre ou pas aux personnes exprimant leurs émotions.

« Les réactions dans leur partie antérieure du cortex étaient moindres, une région pourtant censée faciliter la réponse automatique à des marques auditives d’émotions », indiquent les chercheurs à propos des deux tiers de garçons atteints de troubles du comportement qui auraient moins réagi aux rires.

L’étude évoque également des « réactions neuronales atypiques face au rire », une manifestation émotionnelle jouant « un rôle majeur dans l’appartenance sociale et dans la promotion et le maintien des liens sociaux. » Les chercheurs eux-mêmes estiment que d’autres expériences devraient être menées afin d’approfondir les conclusions de la première étude. Ils évoquent une seconde étape qui sera vraisemblablement similaire à la première, mais qui remplacera le rire par des démonstrations d’affection et d’encouragement ainsi que des visages souriants.

Sources : Science Daily – Slate