La nature réelle de l’empreinte carbone de Coca-Cola

Coca-Cola
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La multinationale Coca-Cola est un mastodonte qui contribue grandement au réchauffement climatique. Cependant, la plus importante part de cette contribution ne provient pas du transport des boissons, ni même des usines ou des plantations.

Le problème des gaz à effet de serre

La société Coca-Cola fait régulièrement parler d’elle, que ce soit en ravissant le titre du plus grand pollueur plastique de la planète ou encore parce qu’il faudrait plus de 35 litres d’eau pour produire un demi-litre de boisson. Rappelons que la marque est distribuée dans plus de 200 pays et que le transport des boissons a évidemment un coût écologique. En effet, pas moins de 200 000 véhicules se chargent de ce transport dans le monde. Toutefois, la plus importante contribution de Coca-Cola au réchauffement climatique n’est pas celle du transport, ni même celle des usines ou des plantations.

Un article de Fast Company publié le 25 mai 2023 évoque un aspect auquel nous pensons peut-être moins : les équipements réfrigérés. Sans surprise, ces nombreux frigos ont besoin d’une quantité importante d’électricité et surtout, certains de ces équipements utilisent des gaz à effet de serre (GES). En 2020, la réfrigération a ainsi été à l’origine de près de 8 % des émissions mondiales de GES.

Des observateurs ont émis l’idée de ne pas laisser les frigos en permanence allumés dans les commerces, notamment la nuit. Une autre idée concernait l’abandon des énormes frigos pour des équipements plus petits, dont le réassort devrait se faire plus souvent. Toutefois, les marques tiennent à ce que leurs boissons restent fraîches à toute heure pour leurs clients.

Coca-Cola
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Une transition très longue

Coca-Cola aurait pu prendre un tout autre chemin en 1987, après l’abandon des réfrigérateurs à chlorofluorocarbures (CFC). Ces derniers mettaient en effet en danger la couche d’ozone. Ensuite, il y eut le choix entre les frigos à hydrofluorocarbures (HFC) et les systèmes de refroidissement de type Greenfreeze. Bien que ne présentant pas de risques pour la santé et la couche d’ozone, les premiers provoquent des rejets de GES très importants. Certains de ces GES auraient même un pouvoir réchauffant mille fois plus important que le CO2.

Développés en Allemagne, les systèmes Greenfreeze (en partenariat avec Greenpeace) étaient bien moins nocifs pour l’environnement. Toutefois, ils nécessitaient l’utilisation de gaz inflammables, augmentant le risque d’explosion. Pour Coca-Cola, qui souhaitait implanter ses frigos sur la Terre entière, ce type de système n’était donc pas une option. Vers les années 2010, Coca-Cola est finalement passée à des frigos sans HFC. Les hydrofluorocarbures en question ont été remplacés par du CO2, un choix étonnant, mais en réalité plus écologique. En 2020, 83 % des systèmes réfrigérés de Coca-Cola étaient garantis sans HFC.

Toutefois, les réfrigérateurs HFC existent toujours aujourd’hui, même s’ils ne représentent plus qu’un appareil sur dix. Cependant, les conséquences de leur utilisation restent énormes et aucun chiffre ne peut être ignoré. Rappelons tout de même que Coca-Cola vend plus de deux milliards de boissons par jour dans le monde.