La NASA repère la tombe de l’atterrisseur privé japonais

Lune
Crédits : abriendomundo/istock

L’atterrisseur japonais Hakuto-R, qui emportait également un petit rover pour les Émirats arabes unis, avait échoué à sa tentative d’atterrissage lunaire le 25 avril dernier. Les communications ayant été rompues avant le crash, les équipes au sol n’avaient alors aucune idée de l’endroit où l’atterrisseur avait fini. Un orbiteur de la NASA a finalement retrouvé les débris de l’engin depuis l’espace.

Nouvel échec

Il est très compliqué de se poser sur la Lune. La gravité y est en effet beaucoup plus faible que sur Terre, ce qui rend le contrôle et l’atterrissage plus délicats. Les vaisseaux doivent donc être conçus pour fonctionner efficacement dans cet environnement. En outre, la Lune n’a qu’une très fine atmosphère qui ne ralentit pas suffisamment la descente. Pour y parvenir, les vaisseaux doivent donc utiliser des rétrofusées ou d’autres méthodes. Par ailleurs, les communications entre la Lune et la Terre peuvent être perturbées par les conditions atmosphériques terrestres et les perturbations solaires, ce qui peut rendre difficile la transmission des données nécessaires pour guider les atterrissages.

Jusqu’à présent, toutes ces difficultés n’ont été surmontées avec succès que par les États-Unis, l’Union soviétique et la Chine. Plusieurs entreprises privées ont cependant essayé. Beresheet, un atterrisseur développé par la société israélienne SpaceIL, s’était malheureusement écrasé sur la Lune en avril 2019. Huit mois plus tard, l’atterrisseur indien Vikram avait subi le même sort.

Plus récemment, l’atterrisseur japonais Hakuto-R a également raté sa chance, manquant de peu le cratère Atlas, dans le quadrant nord-est de la face proche de la Lune, à cause d’un manque propulseur. La vitesse de descente a rapidement augmenté et les communications avec le vaisseau ont été perdues.

Le site du crash repéré depuis l’espace

Nous savions ainsi que Hakuto-R avait effectué un atterrissage brutal sur la surface de la Lune, mais le lieu du crash était depuis indéterminé.

Il y a quelques jours, la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA, en orbite autour de la Lune depuis 2009, a finalement repéré au moins quatre débris proéminents et plusieurs petits changements sur la surface lunaire à 47,581 degrés de latitude nord et 44,094 degrés de longitude est. Les images ont été obtenues avec les caméras à angle étroit (NAC).

Hakuto-R lune LRO
La comparaison du site d’impact de l’atterrisseur lunaire privé japonais Hakuto-R, avant et après. La flèche A indique un changement de surface important avec une réflectance plus élevée en haut à gauche et une réflectance inférieure en bas à droite (à l’opposé des rochers de surface à proximité le long du côté droit du cadre). Les flèches BCD indiquent d’autres changements autour du site d’impact. Crédits : NASA/GSFC/Arizona State University

Malgré son échec, la société japonaise ispace travaille déjà sur sa deuxième et troisième mission lunaire, avec des lancements prévus en 2024 et 2025. Son objectif serait de proposer des services de transport Terre-Lune, notamment pour le compte de la NASA.