Au célèbre centre spatial Johnson, la NASA a brûlé de la poussière lunaire afin d’obtenir de l’oxygène. Par poussière lunaire, il faut comprendre régolithe, une ressource qui se trouve au cœur de plusieurs projets.
De l’oxygène lunaire à base de régolithe
Lors des prochaines expéditions habitées vers la Lune et Mars, la question de l’oxygène sera évidemment cruciale pour la survie des astronautes. Dans un communiqué publié le 25 avril 2023, l’Agence Spatiale américaine (NASA) affirme cependant avoir réussi à produire de l' »oxygène lunaire » au centre spatial Johnson en Floride . Les chercheurs ont effectué une simulation de sol lunaire, et donc de régolithe, avant d’utiliser un réacteur carbothermique (CaRD). Un imposant laser a ainsi permis de chauffer le faux régolithe afin de produire du monoxyde de carbone. Ce gaz a ensuite été décomposé pour obtenir de l’oxygène.
Pour le chef de projet Aaron Paz, cette technologie devrait permettre de faciliter l’installation des humains sur la Lune. Il faut dire que le CaRD est capable de produire plusieurs fois son poids en oxygène sur une année. Or, cette quantité d’oxygène devrait être suffisante pour assurer la survie plusieurs astronautes vivant dans une base de taille réduite. « Notre équipe a prouvé que le réacteur CaRD survivrait à la surface lunaire et réussirait à extraire l’oxygène. C’est un grand pas pour développer l’architecture permettant de construire des bases humaines durables sur d’autres planètes », a déclaré Anastasia Ford qui a dirigé les tests sur le réacteur.

Une méthode à tester en conditions réelles
D’après les chercheurs, les astronautes de la mission Artemis 3 bénéficieront ainsi d’un moyen efficace de produire leur propre oxygène et de pérenniser l’établissement d’une base lunaire. Les premiers tests sont par ailleurs très encourageants, car le procédé semble performer même en l’absence de gravité. Il s’agit ici d’une bonne nouvelle dans la mesure où la Lune se caractérise par une faible gravité. Par ailleurs, les scientifiques assurent que ce système sera aussi indispensable dans le cadre des futures missions vers la planète Mars.
Avant cela, les prochaines étapes consisteront à tester cette méthode prometteuse en conditions réelles. Le CaRD devrait alors faire l’objet de tests sur la sonde lunaire PRIME-1 dès cette année, ainsi que sur le rover VIPER qui rejoindra l’astre en 2024.
Le régolithe, une ressource disponible localement, s’impose donc progressivement comme un futur élément essentiel pour l’établissement humain sur la Lune et sur Mars. Divers projets sont actuellement étudiés, notamment pour la fabrication de panneaux solaires, de batteries ou encore de bâtiments.