Alors que la NASA prévoit de construire une base sur la surface de la Lune, des ingénieurs de l’agence ont récemment publié un rapport assez préoccupant. En effet, il semble y avoir un écart très important entre les capacités actuelles de livraison de marchandises et les futurs besoins.
Une flotte mixte d’atterrisseurs dirigée vers la Lune
Le programme Artemis est en cours et Artemis 3, sa mission finale destinée à renvoyer des astronautes sur la Lune, est prévue pour 2026. Or, la finalité de ce programme est la création d’une passerelle lunaire, une sorte d’habitat orbital de taille réduite pour favoriser les missions vers et depuis la surface de la Lune. Citons surtout la volonté de construire une base lunaire afin de permettre à des humains d’y effectuer des séjours de longue durée. La NASA est sur le bon chemin pour ce faire et collabore avec des partenaires tels que SpaceX et Blue Origin pour l’acheminement des équipages et la conduite d’expériences scientifiques sur place.
En revanche, un aspect important du projet semble poser question : le transport de marchandises en grande quantité. En juin 2024, des ingénieurs de la NASA ont d’ailleurs publié un livre blanc intitulé Lunar Surface Cargo. Dans ce document, les auteurs expliquent avoir identifié un large écart entre les capacités actuelles de livraison de marchandises et la demande future. Pour eux, il existerait une seule solution crédible à savoir la mise en place d’une « flotte mixte d’atterrisseurs« .
Entre deux tonnes et demie et dix tonnes de marchandises par an
Rappelons qu’un atterrisseur est un engin spatial habité ou non qui a pour but d’atterrir sur un corps céleste. Ce dernier peut être fixe (comme Huygens sur Titan) ou intégrer un rover comme Opportunity sur Mars. Selon les auteurs du rapport, la NASA ne devra pas choisir entre ces types d’atterrisseurs, mais opter pour un mélange des deux. Actuellement, plusieurs sociétés en plus de SpaceX et Blue Origin travaillent sur cette problématique, à savoir Sierra Nevada Corporation, Ceres Robotics et Tyvak Nano-Satellite Systems.
Précisions au passage que cette recherche de solutions pour acheminer les premières cargaisons de matériel et l’équipage concerne seulement la phase Human Lunar Return (HLR) du programme Artemis. Par la suite, les quantités de marchandises à livrer augmenteront fortement pour atteindre entre deux tonnes et demie et dix tonnes par an selon les estimations, avec parfois des livraisons spéciales d’une quinzaine de tonnes. Cela nécessitera donc une hausse importante des capacités de fret. En effet, la NASA prévoit une expansion de ses systèmes lunaires sur la période 2028-2030.
Enfin, il faut savoir que le transport de marchandises concernera de nombreux aspects, notamment les systèmes de mobilité, l’habitat, les communications et l’électricité, en plus des besoins du quotidien (air, eau, nourriture, etc.). De plus, la NASA devra trouver des solutions pour gérer le rapatriement des déchets, et notamment les excréments humains.