Il y a environ un an, un satellite de la NASA inactif depuis la fin des années 1960 a émis une impulsion radio brève. Il est ici question d’une émission électromagnétique très courte mais dont l’intensité fut extrêmement puissante.
Un satellite mort en orbite haute depuis 60 ans
Relay 2 était un satellite de communication pionnier de l’Agence spatiale étasunienne (NASA), servant à relayer des messages radio entre la Terre et d’autres stations. Mis en orbite en 1964 l’engin a néanmoins vu ses opérations prendre fin dès l’année suivante. Ses deux transpondeurs ont toutefois continué de fonctionner, jusqu’en novembre 1966 pour le premier et janvier 1967 pour le second. Depuis la fin de sa courte vie, le satellite est toujours présent en orbite haute à plus de 4 000 km de la surface de la Terre.
Seulement voila, Relay 2 a été à l’origine d’une impulsion radio brève (en anglais « radio burst ») le 13 juin 2024. Cette émission électromagnétique unique et ultracourte a été détectée par le radiotélescope ASKAP (Australian Square Kilometre Array Pathfinder), comme le révèle une pré-publication sur la plateforme arXiv un an après l’incident, jour pour jour.
Menée par l’International Centre for Radio Astronomy Research (ICRAR) basé à Perth (Australie), l’enquête a révélé que la durée du signal était de seulement 30 nanosecondes. Néanmoins, ce dernier fut très intense car estimé à plus de trois millions de janskys (Js). Pour rappel, le jansky est une unité astronomique permettant de mesurer la densité des flux des signaux radios provenant de l’espace. Par ailleurs, l’impulsion a libéré son énergie en un seul flash concentré dans une bande de fréquences entre 695 et 1 031 MHz. Or, le télescope australien surveillait justement cette partie du spectre à l’instant T.

Crédits : NASA
Plusieurs hypothèses existent
Mais comment Relay 2 a-t-il pu émettre une telle impulsion ? Selon les chercheurs en charge de l’enquête, la raison la plus probable est l’apparition d’une décharge électrostatique (ESD). Le satellite aurait accumulé une certaine quantité de charges électriques au contact des particules de vent solaire, ou en passant dans des zones de plasma spatial. Ces mêmes charges se seraient ensuite libérées d’un seul coup, générant ainsi un arc électrique. Or, lorsqu’un tel phénomène se produit dans l’espace, un rayonnement radio détectable par des radiotélescopes peut se produire. Les chercheurs ont cependant pensé à autre hypothèse. Effectivement, il est également possible qu’un micrométéoroïde – petite particule de matière – ait percuté la surface de Relay 2, générant un nuage de gaz ionisé, ce dernier à son tour à l’origine d’un flash radio.
Enfin, le fait est que les enquêteurs sont formels : la piste de l’ESD reste la plus plausible. Dans tous les cas, l’hypothèse d’une réactivation du satellite a été rapidement écartée. Il n’est donc absolument pas question d’une transmission intentionnelle et pour cause, aucun système présent dans Relay 2 n’aurait été capable de produire une telle impulsion.
