La NASA se posera sur un astéroïde le mois prochain

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Illustration de la sonde Osiris-Rex survolant la surface de l'astéroïde Bennu. Crédits : NASA / Goddard / Université de l'Arizona

La NASA est sur le point d’entrer une nouvelle fois dans l’histoire. Le mois prochain, la sonde OSIRIS-REx devrait en effet opérer sa toute première tentative d’échantillonnage de l’astéroïde Bennu. De retour sur Terre, ces matériaux extraterrestres pourront nous éclairer sur l’histoire du Système solaire.

C’est bientôt le grand jour ! Quatre ans après son lancement depuis Cap Canaveral, en Floride, la sonde américaine OSIRIS-REX s’apprête à faire ce pour quoi elle a été construite : récolter un échantillon de l’astéroïde Bennu (500 mètres de diamètre). La NASA a fait savoir que la manoeuvre devrait normalement avoir lieu le 20 octobre prochain .

« Je ne peux pas vous dire à quel point je suis excité », a déclaré le chercheur principal d’OSIRIS-REx, Dante Lauretta, de l’Université de l’Arizona, lors d’une conférence de presse jeudi 24 septembre. « Je suis convaincu que nous sommes à la hauteur du défi qui nous attend« .

Une opération délicate

Effectivement, la manœuvre sera loin d’être facile. De la taille d’une petite fourgonnette, la sonde va en effet devoir descendre en spirale vers un petit cratère surnommé Nightingale, visant une région relativement plate de seulement huit mètres de large.

À titre d’information, la cible est plus étroite que prévu. En effet, la NASA avait au départ anticipé une zone d’atterrissage d’environ cinquante mètres. Néanmoins, la surface de Bennu est apparue beaucoup plus accidentée que ne l’avaient suggéré les observations au sol.

Cette opération, OSIRIS-REx va en plus devoir la gérer toute seule (ou presque). À plus de 200 millions kilomètres de distance, il faudra plus de dix-huit minutes aux signaux pour voyager de la Terre jusqu’au vaisseau spatial. Contrôler la manœuvre en temps réel sera donc impossible pour les opérateurs de mission.

Une fois sur place, OSIRIS-REx ne restera pas longtemps stationnée. La sonde embrassera le sol avec son bras d’échantillonnage de 3,4 m de long, pendant seulement quelques secondes. Une petite explosion d’azote gazeux permettra alors de soulever un peu de matière qui sera ensuite aspirée pour être collectée.

Dans l’idéal, la NASA aimerait en récolter soixante grammes. Si la quantité de matière est jugée insuffisante, une seconde tentative pourrait être programmée au début de l’année prochaine sur un autre site.

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L’astéroïde Bennu, photographié par la sonde spatiale OSIRIS-REx. Crédit: NASA / Goddard / Université de l’Arizona

Retour sur Terre en 2023

Ces échantillons seront alors mis sous scellés. Si tout se passe comme prévu, OSIRIS-REx quittera Bennu en mars 2021 et reviendra sur Terre le 24 septembre 2023. La capsule doit normalement se poser dans le désert de l’Utah, aux États-Unis.

Le matériel sera ensuite analysé par des scientifiques du monde entier. Formée il y a environ 4,5 milliards d’années, Bennu est une relique quasi inchangée de notre Système solaire. L’étudier pourra ainsi nous donner un aperçu de la formation de notre système. Ces échantillons pourraient également contenir les précurseurs moléculaires susceptibles d’avoir conduit à l’évolution de la vie sur Terre.

Notez qu’OSIRIS-REx ne sera pas la première sonde à ramener des échantillons d’astéroïdes immaculés sur Terre. Le vaisseau japonais Hayabusa nous a déjà livré quelques grains de l’astéroïde Itokawa en 2010. Les échantillons de l’astéroïde Ryugu, capturés par la sonde japonaise Hayabusa2, devraient quant à eux atterrir en Australie le 6 décembre prochain.