Où la NASA va-t-elle installer sa première base lunaire ?

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Crédits : NASA

Le programme Artemis de la NASA vise à retourner sur la Lune pour y rester. Pour soutenir cette présence humaine permanente, les chercheurs travaillent sur la conception d’une station orbitale et d’un camp de base implanté en surface. Néanmoins, la Lune est grande. Alors, où allons-nous poser nos valises ?

Le futur camp de base de la NASA sur la Lune sera composé de trois structures pour commencer. Un rover non pressurisé permettra le transport des astronautes autour du site. Un second rover pressurisé autorisera des randonnées plus longues, loin de l’avant-poste. Enfin, il y aura l’habitat de surface lui-même qui sera capable d’héberger quatre humains à la fois.

Sur Terre, le choix d’un appartement ou d’une maison doit privilégier avant tout l’emplacement. C’est pareil sur la Lune. Les planificateurs de mission doivent se focaliser sur des sites offrant un accès facile à l’énergie solaire, une bonne liaison de communication avec la Terre et des pentes modestes permettant d’accéder aux régions ombragées en permanence à proximité.

Ces environnements contiennent en effet probablement des dépôts de glace d’eau. Cette ressource essentielle pourrait être extraite pour être bue, mais aussi être transformée pour générer de l’oxygène ou produire du propulseur de fusée.

Cependant, la distribution et l’abondance de cette glace d’eau interrogent encore. Il est de plus en plus nécessaire de collecter davantage de données orbitales sur la forme et la structure de ces zones ombragées.

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Vue d’artiste de deux astronautes travaillant sur la Lune. Crédits : NASA

Récemment, Holly Brown et son équipe de l’Université de l’Arizona ont compilé des observations indiquant la présence d’eau et d’autres molécules « volatiles » à partir de dix ensembles de données de télédétection dans soixante-cinq zones ombragées en permanence.

Au cours de leurs travaux, les chercheurs ont identifié huit environnements avec le potentiel de ressources le plus élevé. Parmi eux figure le cratère Faustini. Cette dépression située près du pôle sud de la Lune semble montrer la plus forte concentration de glace d’eau. Le cratère Haworth, également au pôle sud lunaire, aurait quant à lui le plus grand tonnage de givre de surface.

En prenant l’ensemble de toutes ces données, la région de Shackleton-de Gerlache Ridge se présente comme un bien immobilier précieux. Cette crête située entre les cratères Shackleton et de-Gerlache, qui est une région très éclairée, a d’ailleurs été identifiée comme une zone d’atterrissage potentielle pour le prochain atterrissage humain sur la Lune prévu dans le cadre de la mission Artemis III, ciblée pour 2025 ou 2026.

Le site permettrait également un accès à deux zones ombragées en permanence avec des teneurs potentielles élevées. Plusieurs points restent également éclairés par le Soleil pendant plus de 90% de l’année, tandis que les pentes menant aux potentiels dépôts de glace d’eau apparaissent plutôt douces.

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La région de Shackleton-de Gerlache Ridge est un bien immobilier précieux. Crédits : JAXA/NHK/Paul Spudis

Un certain nombre de missions et instruments à venir de la NASA devraient ajouter des détails essentiels à la compréhension actuelle de la distribution des composés volatils lunaires polaires. On pense notamment à la ShadowCam, qui volera à bord du Korea Pathfinder Lunar Orbiter, récemment nommé Danuri. Danuri sera la première mission lunaire de l’Institut coréen de recherche aérospatiale. Elle doit être lancée en août au sommet d’une fusée Falcon 9.

ShadowCam évaluera ces zones ombragées plus en détail afin de préparer et faciliter leur exploration future. L’instrument a été conçu pour être plus de deux cents fois plus sensible que les imageurs précédents. Ces ensembles de données seront nécessaires pour guider la décision sur l’emplacement des avant-postes de ressources lunaires.

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Illustration d’artiste de la ShadowCam. Crédits : Université d’État de l’Arizona

Enfin, rappelons que les États-Unis ne sont pas les seuls à vouloir établir une base permanente sur la Lune. La Chine et la Russie sont en effet également sur le coup dans le cadre d’un projet commun. Peu de détails ont été communiqués sur le sujet par les deux parties, mais il semblerait que cette future base de recherche soit implantée au niveau du pôle sud.