La Nasa et l’ESA vont tenter pour la première fois de dévier un astéroïde de sa trajectoire

Crédits : NASA/JPL-Caltech

Il se pourrait qu’un jour, le trajet d’un énorme astéroïde coïncide avec la position de notre planète. Bien que ce risque soit faible, les scientifiques planchent sur les moyens de protéger la Terre de ce risque. Dans un tel cas de figure, il ne serait nullement question de détruire l’astéroïde, mais plutôt de le faire dévier de sa trajectoire.

L’idée est là, les technologies nécessaires à la déviation d’un astéroïdes relèvent encore de l’imaginaire, mais peut-être plus pour longtemps.

Faisons tout d’abord un état des lieux des astéroïdes connus. Dans notre Système solaire, nous avons identifié 600 000 astéroïdes dont 10 000 ont été désignés comme géocroiseurs et proches de nous. Ainsi, ceux-ci représentent une menace si leur orbite croise celle de la Terre ou s’ils s’en approchent au point qu’une modification de leur orbite puisse occasionner une collision.

Les astéroïdes géocroiseurs de plus d’un kilomètre sont tous identifiés alors que l’on ne connait que 80% de ceux mesurant 500m et 20 et 10% de ceux mesurant 300 et 100m. La taille importe beaucoup si l’on imagine une collision avec la Terre, tout simplement parce que la destruction d’une grande ville n’est pas la même chose que la destruction totale de la planète ! Cette menace, bien qu’elle soit tout de même peu probable, est prise très au sérieux par les scientifiques qui s’attellent à trouver des solutions.

Parmi eux, nous avons Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS et responsable de l‘équipe de Planétologie de l’Observatoire de la Côte d’Azur. Ce dernier se livre à une explication du phénomène astéroïde et des probabilités de collision :

« Un astéroïde, c’est un petit caillou qui fait partie des restes des briques qui ont formé nos planètes. Certains sont dangereux parce que même si la plupart réside entre Mars et Jupiter dans la ceinture des astéroïdes, il y en a d’autres dont la trajectoire croise la trajectoire de la Terre et ce sont eux qui représentent un danger. Même si les fréquences d’impact restent très faibles comme au Loto où la probabilité de gagner est très faible, il y a en a qui gagnent. »

Si deux missions (japonaise et américaine) se sont déjà rendues sur des astéroïdes afin d’en ramener des échantillons, la NASA ainsi que l’Agence spatiale européenne (ESA) prévoient de collaborer pour mener une opération inédite : la mission AIDA dont le but est « d’employer une technique d’atténuation des risques appelé ‘impacteur cinétique’ pour tester si l’on peut dévier les astéroïdes de leur trajectoire. » Cette mission sera véritablement lancée en 2020 pour un impact prévu en 2022.

Plus de détails dans le communiqué de l’Agence spatiale européenne.

Sources : ESAEuronews – Futura Sciences