La NASA invente une nouvelle technique de navigation spatiale

Crab Nebula. Crédits : NASA

La NASA annonce avoir mis au point un nouveau type de navigation spatiale autonome en s’appuyant sur les rayons X émis par les pulsars. De quoi révolutionner la capacité à piloter des engins spatiaux robotisés jusqu’aux confins du système solaire, et au-delà.

Une récente démonstration du Station Explorer pour la technologie de synchronisation et de navigation par rayons X – ou SEXTANT – menée par des chercheurs de la NASA, nous révèle que les pulsars millisecondes pourraient être utilisés pour déterminer avec précision l’emplacement d’un objet se déplaçant dans l’espace, comme un vaisseau ou une sonde. Il pourrait s’agir d’un tout nouveau système de navigation spatiale similaire à nos systèmes de géolocalisation par satellites (GPS) ici sur Terre.

« Cette démonstration est une percée pour la future exploration de l’espace lointain », explique Jason Mitchell, chef de projet SEXTANT, du Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt dans le Maryland. « Nous sommes les premiers à démontrer la navigation par rayons X de manière totalement autonome et en temps réel dans l’espace. Nous ouvrons maintenant la voie ». Cette technologie permet aujourd’hui d’envisager une nouvelle option de navigation dans l’espace lointain qui pourrait fonctionner de concert avec les systèmes radio et optiques existants basés sur les engins spatiaux.

Bien qu’il faille encore attendre quelques années avant de voir mûrir un système de navigation à rayons X pour les vaisseaux spatiaux, le fait que les ingénieurs de la NASA aient prouvé que cela pouvait être possible est de bon augure pour les futurs voyages interplanétaires, qui verraient alors des engins déterminer de manière autonome leurs emplacements en dehors des réseaux terrestres de navigation mondiaux actuellement utilisés.

L’avantage, c’est que les pulsars sont partout. Il s’agit ici d’étoiles à neutrons à rotation rapide, magnétisées, résultant du fait que le noyau d’une étoile massive s’effondre puis explose. Lorsqu’elles tournent sur elles-mêmes, ces anciennes étoiles émettent un rayonnement électromagnétique, à tel point que pour un observateur bien positionné, elles peuvent apparaître comme une sorte de phare cosmique. Les pulsars sont par ailleurs extraordinairement réguliers – leur régularité peut rivaliser avec celle des horloges atomiques – puisque des pulsars de quelques millisecondes peuvent tourner sur eux-mêmes des centaines de fois par seconde.

L’équipe retrousse maintenant ses manches pour affiner le système. Les chercheurs mettront à jour et perfectionneront leurs logiciels en vue d’une autre expérience prévue dans quelques mois. Maintenant que nous avons les bases d’un nouveau système de navigation, il ne reste plus qu’à mettre au point un nouveau système de propulsion. Nous pourrons alors  voyager dans toute la galaxie.

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