Dans le cadre du désormais célèbre programme Artemis, l’Agence Spatiale américaine va pratiquer des tests de navigation sur la Lune à l’aide de signaux GPS. La NASA veut également tester Galileo, le système de navigation européen. Ainsi, les astronautes pourront se localiser sur la Lune comme tout le monde le fait sur Terre.
Un système de navigation lunaire inédit
Il y a peu, la France a ratifié les accords Artemis. Dans le cadre de ce programme ambitieux, la NASA désire établir une présence durable sur la Lune, contrairement à l’ancien programme Apollo. Les États-Unis ont déjà rallié à leur cause pas moins de 19 pays, dont le Canada, le Royaume-Uni, le Japon ou encore la Corée du Sud. La coopération internationale devrait donc prendre forme dans divers domaines, dont la navigation. Dans un communiqué du 2 juin 2022, la NASA affirme en effet avoir l’intention de tester pour la toute première fois un nouveau système de navigation lunaire. Ce dernier aura recours aux signaux du système mondial de navigation par satellite (GNSS) de la Terre.
Rappelons au passage que les GNSS représentent un ensemble de composants reposant sur une constellation de satellites artificiels. Cela permet ainsi aux utilisateurs de voir leur propre position sur Terre à l’aide d’un récepteur portable. Le plus célèbre des GNSS est le GPS (États-Unis), mais la NASA voudrait également tester le système Galileo (Europe).
Repousser les limites des GNSS
Ces tests seront menés dans le cadre de la mission Lunar GNSS Receiver Experiment (LuGRE). Il s’agira de calculer durant une douzaine de jours les premiers repères de localisation sur la Lune lors d’un voyage habité. LuGRE désigne également un récepteur qui aura pour rôle de recevoir et traiter les signaux du GPS et de Galileo. La NASA collaborera avec l’Agence Spatiale italienne (ASI) dans ce projet et partagera les résultats avec le public.
Selon J.J. Miller, directeur adjoint de la politique et des communications stratégiques pour le programme Space Communications and Navigation (SCaN) de la NASA, cette expérimentation pourrait permettre de repousser les limites de ce que sont censés faire les GNSS. Il s’agira surtout d’améliorer de manière considérable la précision et la résilience en termes de navigation, et cela permettra d’adopter un équipement et des scénarios opérationnels plus flexibles.
Un soutien pour d’autres missions
Il faut savoir que la mission LuGRE entre dans le cadre des efforts pour étendre les capacités du GNSS à haute altitude auquel ont déjà recours les missions spatiales depuis longtemps. Or, la portée de ce système a déjà fait l’objet d’une amélioration ces dernières années afin d’inclure les missions dont l’altitude se situe entre 2 896 km et 35 405 km. Un record ultime à 70 000 km a toutefois été établi en 2016 dans le cadre de la Magnetospheric Multiscale Mission.
Également, la mission LuGRE concerne l’initiative Commercial Lunar Payload Services de la NASA. Il est ici question de transporter des instruments scientifiques et autres engins spatiaux afin de préparer les futures explorations. LuGRE aura donc une utilité dans le soutien de certaines missions telles que VIPER, dont l’objectif est d’étudier la glace d’eau présente au fond des cratères au pôle Sud lunaire à l’aide d’un rover.