En 2012 on apprenait que la NASA financerait le développement d’un nouveau rover. Celui-ci, contrairement à Curiosity sur Mars, utiliserait la force des vents à la surface de Vénus pour générer de l’énergie, à la manière d’un voilier. Aujourd’hui, une éventuelle mission sur Vénus prend forme. Ce serait pour 2023.
Depuis 2012 , l’équipe du Glenn Research Center de l’Ohio travaille sur un projet audacieux, celui d’un nouveau rover. Baptisé Zephyr, ce dernier aurait le privilège de pouvoir fouler la surface de Vénus. Le véhicule, qui utiliserait la force des vents à la surface de la planète pour générer de l’énergie, à la manière d’un voilier, pourrait non seulement résister à la chaleur intense (environ 450 degrés Celsius à sa surface), et à la pression qui règne dans l’atmosphère (90 bars soit presque 90 fois plus forte que sur Terre). Bien que les vents de Vénus ne soient pas très puissants, la pression combinée à une légère brise serait suffisante pour générer une force conséquente, permettant ainsi au rover de se déplacer.
Le petit rover, baptisé « Zephyr » serait donc la première sonde à pouvoir recueillir des données utiles sur la surface de l’étoile du Berger depuis Venera 14, la sonde de l’ex-Union soviétique qui, en 1981, n’avait tenu que 57 minutes avant de succomber à la chaleur. Il faut dire que l’environnement est particulièrement hostile. La pression atmosphérique de Vénus est en effet très différente de celle de notre planète. Elle est de 90 bars, soit presque 90 fois plus fortes que sur Terre. En comparaison, marcher sur Vénus serait donc aussi difficile que de marcher sous l’eau à 900 mètres de profondeur. De plus, à la surface de Vénus, la température est de 465 °C, soit deux fois plus chaud que le four moyen des ménages terriens. C’est la plus chaude des planètes du système solaire.
Selon la Nasa, un voyage de cinq mois suffirait à Zephyr pour rejoindre Vénus. Une fois en orbite, le petit rover se détacherait de son hôte pour son voyage mouvementé à travers l’atmosphère de la planète composée d’une épaisse couche de nuages vénusiens, constitués d’acide sulfurique (20 km d’épaisseur), avant de venir atterrir, à la verticale, non loin de l’équateur, dans le quadrant nord-ouest de la planète. Chargé de 20 kilos de matériels scientifiques, il pourra alors se déplacer grâce à sa voile, rigide, de huit mètres de haut, et composée de cellules solaires. Débutera alors une mission nominale de 50 jours.
La surface de Vénus est dominée par un intense volcanisme, et environ 80 % de la planète est constitué d’une mosaïque de roches volcaniques et de plaines de lave, indiquant que le volcanisme a joué un rôle majeur dans l’élaboration de sa surface. Mais les scientifiques pensent que Vénus est géologiquement jeune, et que la planète a dû connaitre un renouvellement quasi complet de sa surface il y a environ 300 ou 500 millions d’années. Aucun des volcans n’est connu pour être en éruption à l’heure actuelle et la plupart sont probablement depuis longtemps éteints. Toutefois, les radars de la sonde Magellan ont révélé des preuves d’une relative activité volcanique récente sur Vénus. Zephyr, qui devrait atterrir courant 2023, pourrait alors nous donner quelques réponses.
Source : forbes