Six scientifiques se trouvent actuellement à Hawaï, près d’un volcan où leurs ressources et communications sont très limitées. Le but ? Recréer les conditions d’un séjour passé sur la planète rouge pendant un an.
365 jours, c’est le temps de la mission des six scientifiques de la Nasa sur le flanc du volcan Mauna Loa, et ce depuis le 28 aout 2015. Ce dernier, culminant à 4170 mètres d’altitude, est le deuxième plus haut sommet de l’île d’Hawaï après le Mauna Kea. Leurs ressources et leurs moyens sont limités, des conditions extrêmes entrant dans le cadre du programme programme HI-SEAS de l’Université d’Hawaï (États-Unis).
« Si la Nasa veut envoyer des humains sur la planète rouge d’ici les années 2030, elle devra les préparer à l’isolement de l’espace, où les livraisons prendront des mois à arriver et où le contact avec la Terre sera retardé de plusieurs minutes » peut-on lire dans un article du site Quartz du 10 mars 2016.
Les scientifiques se trouvent donc actuellement sur le flanc du volcan et vivent dans un dôme dont les dimensions sont 11 mètres de large et de 6 mètres de haut, une habitation plutôt restreinte en taille, en plus de l’isolement. C’est d’ailleurs entre autres pour tester leurs réactions à cet isolement que le projet HI-SEAS a été créé.
« Ils n’auront aucun contact en face à face avec des humains en dehors de ce dôme. Il s’agit de la quatrième mission réalisée par le programme HI-SEAS (365 jours), et son but est de déterminer comment on répond à l’isolement qui accompagnerait un séjour sur Mars » pouvait-on lire dans une publication de Space.com le 31 août 2015.
L’équipe est composée de trois femmes et trois hommes de nationalités différentes, et ces derniers ont donné leurs impressions après les 6 premiers mois de l’aventure dans une vidéo publiée par Quartz. Par exemple, l’astrobiologiste français Cyprien Verseux, qui avait déjà raconté la façon dont il avait pris connaissance des attentats de Paris du 13 novembre 2015, y a expliqué qu’il « aimait parfois enfiler une paire de baskets et aller courir dans la campagne, ou aller nager dans un lac, ou même faire des choses simples comme sentir l’odeur de la forêt après une averse, ou s’allonger dans l’herbe ».
Les conditions à proximité du volcan Mauna Loa sont bien sûr moins difficiles que sur Mars, mais les scientifiques comprennent l’enjeu d’une telle expérience :
« Ce que l’on simule ici, et ce qui est très réel, c’est l’isolement, la séparation de la Terre. Nous vivons vraiment isolés. Nous sommes vraiment confinés dans un petit espace. Nous sommes vraiment séparés de ceux que l’on aime » indique Andrzej Stewart, l’un d’entre eux.
Enfin, Cyprien Verseux déclarait que « sur Mars, on saurait que l’on écrit l’Histoire, alors qu’ici, on aura de la chance si l’on devient une note de bas de page dans un livre d’histoire ».
Sources : Quartz — Slate
- Crédits photo : University of Hawai’i