La NASA conclut son tout premier briefing public sur les ovnis. Qu’avons-nous appris ?

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Crédits : Ursatii/iStock

En juin 2022, la NASA avait demandé à une équipe de scientifiques d’évaluer des phénomènes aériens non identifiés (UAP), plus communément appelés ovnis. Après neuf mois de travail, ce groupe, qui bénéficiait d’un financement de 100 000 dollars, a tenu une réunion publique pour discuter de ses conclusions. Voici ce que nous avons appris.

Pour ce travail, la NASA avait nommé pas moins de seize experts en octobre. L’équipe comptait alors d’éminents scientifiques, mais aussi des responsables du régulateur américain de l’aviation civile (FAA) ou encore l’ancien astronaute Scott Kelly.

Leur but n’était pas de passer en revue un par un les événements observés par le passé pour tenter de les expliquer. Cet « honneur » revient en effet au All-domain anomaly Resolution Office (AARO), la nouvelle agence gouvernementale américaine mise en place en juillet 2022. Au lieu de cela, leur objectif était surtout de formuler des recommandations sur la façon de les étudier de façon plus rigoureuse à l’avenir. Lors d’une réunion publique peu commune tenue à Washington ce mercredi 31 mai 2023, ce panel d’experts a partagé ses premières impressions.

Nous manquons de données sur ces ovnis

Daniel Evans, de la direction des missions scientifiques de l’agence spatiale américaine, a commencé par souligner qu’étant donné que l’intérêt du public pour les ovnis est apparemment à son plus haut niveau, il était de la responsabilité de la NASA de fournir un « examen scientifique rigoureux » sur le sujet. Cette étude pourrait ensuite permettre de mieux comprendre le type d’objet auquel nous avons affaire dans le but d’évaluer les risques potentiels pour la sécurité de l’espace aérien.

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Crédits : Ursatii/iStock

Très vite, les chercheurs ont souligné que le plus grand obstacle en termes de compréhension de ces phénomènes non identifiés était le manque de données de haute qualité. Nicki Fox, l’administratrice associée de la direction des missions scientifiques de la NASA, a notamment précisé que l’accès à ces données était toujours difficile, car les plateformes de capteurs utilisées pour les capturer sont souvent classifiées. De ce fait, la chercheuse a insisté sur le besoin de données non classifiées de haute qualité qui pourraient permettre à son équipe de communiquer ouvertement pour faire progresser notre compréhension des ovnis.

L’astrophysicien David Spergel, le président du groupe d’étude, a fait écho à ce sentiment, pointant le problème des instruments non calibrés pour la collecte de données scientifiques. Il a par ailleurs ajouté que ces efforts de collecte n’étaient pas systématiques et fragmentés entre diverses agences, ce qui a tendance à brouiller encore davantage les recherches.

Autrement dit, vous l’avez compris, nous n’avons pas appris grand-chose de cette première réunion, si ce n’est que nous manquons de données suffisantes pour pouvoir éclaircir le sujet. Un rapport énonçant quelques recommandations doit à présent être publié avant l’été. Enfin, il est apparu que de nombreux membres de ce groupe d’étude avaient été victimes de harcèlement en raison de leur implication dans ce projet.