L’Agence spatiale américaine étudie une technologie qui pourrait être révolutionnaire. En effet, la NASA utiliserait pour cela un mode de propulsion inédit qui permettrait en théorie d’atteindre une vitesse de 480 000 km/h, permettant ainsi de gagner l’espace lointain en une poignée d’années seulement.
La limite du système solaire
Les êtres humains pourront-ils un jour quitter le système solaire ? La réponse appartient encore au domaine de l’inconnu. Seule la sonde Voyager 1 y est parvenue en 2013, après un périple de plus de 35 années. Selon les données existantes, la sonde aurait en effet franchi l’héliopause et atteint l’espace interstellaire à une distance d’environ 19 milliards de kilomètres de la Terre (soit environ 17 heures-lumière). À titre de comparaison, Mars se trouve à « seulement » 225 millions de kilomètres de notre planète.
Pour l’heure, l’exploration spatiale fait face à de nombreux obstacles et limites technologiques. Rappelons que les modes de propulsion des fusées reposent en effet sur des moteurs à réaction, si bien qu’un voyage vers Mars prendrait déjà entre huit et neuf mois dans les meilleures conditions.
Dans le cadre de son programme NASA Innovative Advanced Concepts (NIAC), l’Agence spatiale américaine subventionne néanmoins divers projets. Or, l’un d’entre eux a pour objectif de trouver un moyen d’atteindre la limite du système solaire en cinq petites années.
Une théorie incluant la propulsion par laser
En janvier 2023, une publication de la NASA présentait une nouvelle architecture de propulsion baptisée Pellet-beam. Ce concept a été proposé par Artur Davoyan, professeur adjoint de génie mécanique à l’Université de Californie (UCLA). En théorie, cette technique permettrait de propulser un vaisseau d’une tonne vers les planètes du système solaire externe en seulement trois ans ou encore au-delà de la gravité solaire en une quinzaine d’années.
Cette technologie repose sur la propulsion par laser. Plus précisément, un premier appareil en orbite autour de la Terre aurait pour rôle de projeter un faisceau de particules microscopiques chauffées par un puissant laser afin que certaines d’entre elles se transforment en plasma. L’objectif ? Atteindre une vitesse de 120 km/s. Ainsi, les particules en question viendraient heurter la voile solaire du vaisseau afin de le propulser à une vitesse de 480 000 km/h. À titre de comparaison, Voyager 1 file à une vitesse de 61 000 km/h.
Selon Artur Davoyan, cette technologie de faisceau de particules pourrait transformer la nature de l’exploration de l’espace lointain. Elle permettrait ainsi d’effectuer des transits rapides vers des destinations beaucoup plus éloignées. L’expert affirme également que la propulsion par laser pourrait propulser des engins lourds, ce qui permettrait en théorie d’élargir le champ des missions possibles.