Le narval, la licorne des eaux froides de l’arctique

Crédits : Dr. Kristin Laidre, Polar Science Center, UW NOAA/OAR/OER

Animal exceptionnel, le narval est l’une de ces espèces qui intriguent, à la base de mythes et légendes. La principale raison : une gigantesque dent cornée qui se projette vers l’avant.

Comparé à la Licorne imaginaire, le narval n’a rien à envier. Le mâle, du moins. Car oui, le narval mâle est le seul animal au monde, et pas seulement le seul cétacé, à posséder une longue défense torsadée qui ressemble à une corne. Il ne possède que deux dents, mais cette denture réduite est au final très visible, celle-ci pouvant mesurer jusqu’à 3 mètres à elle seule. Il s’agit d’une incisive, transformée au point de peser jusqu’à 10 kilos.

Quant aux femelles, sauf spécimens exceptionnels, elles ne développent pas de « cornes ». Elles ont la forme ramassée de la tête du narval, avec un museau très court, et un melon, au contraire largement développé. Quant à la robe, marbrée et faite de tache noire sur un fond crème à grisâtre, elle est partagée par le mâle et la femelle.

Mais à quoi sert donc cette gigantesque incisive ? Cette question est largement débattue, et tout a été proposé : combat entre mâles pour les femelles, outil pour briser la glace, pour tuer les proies, et plus récemment, un ustensile hautement innervé qui aurait un rôle sensitif, pouvant repérer proie ou objet. Au final, il semble cependant que la dent soit un simple caractère sexuel, des combats de narvals n’ayant jamais été observés dans la nature. Il arrive que certains mâles se frottent les « cornes », des comportements que l’on attribue à la recherche de dominance dans le groupe. Mais il ne s’agit cependant pas de réels combats.

Entre deux migrations, passant des zones côtières peu profondes et non glacées durant l’été, à des zones plus profondes, en plein milieu de la banquise hivernale, nos licornes devront éviter deux spécimens, les orques et les ours polaires : ses deux principaux prédateurs. Lorsque ces animaux doivent se regrouper dans une fissure de la banquise pour respirer, l’ours polaire peut notamment arracher le melon d’un narval d’un seul coup de patte, comme il le fait d’ailleurs avec un bélouga, dans des circonstances similaires.

Voyez, au bout du compte, il est presque impossible de confondre le narval avec un quelconque animal vivant… sauf peut-être avec la licorne, bien entendu.