Ce nanorobot « féerique » peut contribuer à la pollinisation des plantes

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Crédits : Université Tampere

Les insectes jouent un rôle primordial dans la pollinisation des plantes. Or, dans un contexte où les insectes pollinisateurs sont en déclin, une équipe de chercheurs a mis au point un nanorobot qui est en théorie capable de pallier ce manque.

Sensible aux stimulus environnementaux

Rappelons tout d’abord que la pollinisation des espèces de plantes à fleurs est assurée par les insectes à hauteur de 82 %. Le reste est partagé entre le vent (12 %) et les animaux vertébrés (6 %). Si les insectes sont très importants pour la survie des plantes en général, l’abondance et la diversité de ces pollinisateurs sont actuellement en déclin sur plusieurs continents. Or, ce phénomène se calque malheureusement sur un déclin de la faune sauvage dans son ensemble.

Des chercheurs de l’Université Tampere (Finlande) ont cependant dévoilé une innovation qui a pour objectif de polliniser les lieux dépourvus d’insectes qui jouent habituellement ce rôle. Leur publication dans la revue Advanced Science le 27 décembre 2022 parle d’un prototype de robot mou capable de se déplacer en suivant des stimulus environnementaux.

Ce projet se nomme Flying Aero-robots based on Light Responsive Materials Assembly (FAIRY), ce qui signifie « robots volants basés sur un assemblage de matériaux sensibles à la lumière ». De plus, l’acronyme FAIRY signifie « fée » en anglais.

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Crédits : Université Tampere

Un contrôle grâce à la lumière

Le robot des chercheurs finlandais, qui intègre des assemblages de polymères, vole au gré du vent, d’où le côté féerique. Or, l’innovation surprend par le développement de polymères sensibles aux stimuli, ce qui ouvre ainsi la porte à l’élaboration de robots mous de taille réduite et contrôlés à distance. Par ailleurs, son contrôle se fait par la lumière. Son objectif est de cibler des zones à polliniser dans lesquelles il pourrait disperser de manière plus précise les graines artificielles qui renferment le pollen.

« Supérieure à ses homologues naturels, cette graine artificielle est équipée d’un actionneur souple. L’actionneur est constitué d’un élastomère à cristaux liquides sensible à la lumière qui induit des actions d’ouverture ou de fermeture des poils par excitation de la lumière visible », a expliqué Hao Zeng, l’un des chercheurs ayant travaillé sur l’étude.

Ainsi, il est possible d’utiliser la lumière afin de modifier la forme de la structure du robot mou pour lui permettre de s’adapter à la fois à la force du vent, mais également à sa direction. Malgré de premiers résultats assez prometteurs, l’équipe de l’Université Tampere a encore quelques problèmes à régler, notamment optimiser la précision de l’atterrissage des graines. Enfin, la fabrication même du robot peut aussi être améliorée en rendant le dispositif réutilisable et/ou biodégradable.