Naissance des « plus vieux bébés du monde »

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Crédit : SeppH/Pixabay

Le National Embryo Donation Center (NEDC) a rapporté que deux bébés ont battu un record du monde après être nés d’embryons congelés pendant plus de trente ans. Ces jumeaux, affectueusement surnommés les « bébés les plus vieux du monde », seront élevés dans le même foyer.

Ces embryons ont été créés aux États-Unis en 1992 à peine cinq ans après la naissance de leur père adoptif. Tous deux provenaient d’un père dans la cinquantaine et d’une donneuse d’ovules âgée de 34 ans. Selon Skynews, ils avaient été initialement préparés pour un couple marié anonyme qui s’était finalement désisté.

D’après le Centre national de don d’embryons américain (NEDC), ces jumeaux seraient les plus anciens enregistrés ayant abouti à une naissance vivante. Tous deux sont nés le 31 octobre dernier. L’ancienne détentrice du record était Molly Gibson. Née en 2020, elle est issue d’un embryon vieux de 27 ans. Elle-même avait battu le record de sa soeur Emma, issue quant à elle d’un embryon congelé depuis 24 ans.

« Il y a quelque chose d’époustouflant là-dedans« , a déclaré Phillip Ridgeway, le nouveau père des jumeaux baptisés Lydia et Timothy. « J’avais cinq ans quand Dieu a donné la vie à Lydia et Timothy, et il a préservé cette vie depuis. Dans un sens, ce sont nos enfants les plus âgés, même s’ils sont nos plus petits enfants« . Avec sa femme, ils avaient en effet déjà quatre autres enfants âgés de deux à huit ans.

Lydia et Timothy plus vieux bébés du monde
Les deux bébés Lydia et Timothy sont nés à la fin du mois dernier. Crédits : Philip et Rachel Ridgeway

Congélation et transfert d’embryons

La congélation des embryons n’est généralement effectuée que pendant une période de dix ans ou moins, même si nous savons qu’ils peuvent rester viables pendant au moins trois décennies. Ces embryons peuvent être prélevés à différents stades de développement et sont exposés à un liquide qui aspire l’eau des cellules avant d’être rapidement congelés. La congélation s’effectue dans un appareil permettant une baisse de température progressive d’azote liquide jusque vers -196°C. Ils sont ensuite maintenus ainsi jusqu’à la fécondation.

Quand l’heure est venue, on extrait l’embryon de l’azote liquide, puis l’échantillon est réhydraté par des bains successifs contenant de moins en moins de cryoprotecteur et de plus en plus de milieu aqueux, à une température de 37°C. Les embryons ayant survécu au procédé (environ 90%) sont alors transférés vers une mère porteuse.

Comme l’explique le CHU de Toulouse, l’opération peut se faire dans le cadre d’un cycle dit « spontané ». Dans ce cas, le cycle de la patiente est étroitement surveillé afin de repérer le jour de l’ovulation. L’opération peut également se faire dans le cadre d’un cycle « artificiel ». Dans ce cas, les médecins administrent des œstrogènes, puis de la progestérone afin d’assurer une bonne croissance de l’endomètre. Le choix entre les deux techniques se fait en fonction de la qualité de l’ovulation de la patiente. Le taux de grossesse obtenu avec des embryons congelés est supérieur à 20%.