Le mystère de l’épidémie de sommeil qui touche Kalachi a peut-être été percé

Crédits : dechatorn / Pixabay

C’est en 2010, dans le village de Kalachi, au Kazakhstan, qu’a commencé un étrange phénomène : de nombreux habitants s’endorment de façon soudaine et peuvent rester inconscients plusieurs jours. Les experts expliquent l’origine de cette étrange épidémie de sommeil.

Nous vous parlions il y a quelques mois de l’étrange phénomène qui touche les habitants du village de Kalachi au Kazakhstan, victimes de brutales et soudaines pertes de conscience pouvant durer jusqu’à six jours. Un phénomène qui s’est aggravé depuis mars 2013, et qui était jusqu’ici resté inexpliqué.

Selon les autorités kazakhes, l’origine de cette « épidémie de sommeil » se trouve dans l’ancienne mine d’uranium située dans la ville fantôme de Krasnogorsk, juste à côté de Kalachi. Seulement ce n’est pas l’uranium qui en est responsable, comme le pensaient les experts, mais les niveaux de monoxyde de carbone et d’hydrocarbures. « La mine d’uranium a été fermée après l’effondrement de l’Union soviétique. Cependant, elle a encore des répercussions négatives sur l’atmosphère. Nous avons effectué un examen médical de tous les habitants et nous avons reçu la confirmation, par les laboratoires, que la cause principale de la maladie de Kalachi est le monoxyde de carbone. Lorsque le monoxyde de carbone et les niveaux d’hydrocarbures augmentent, les niveaux d’oxygène chutent dans le village », a annoncé lors d’un point presse à Astana le vice premier ministre Berdibek Saparbayev.

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Crédits : Google Maps

Jusqu’ici, plusieurs théories avaient été avancées pour attribuer une explication à ce phénomène. En effet, quelques médecins avaient d’abord soupçonné les effets sédatifs d’une vodka frelatée, une théorie rapidement réfutée puisque l’épidémie touche aussi des enfants et des animaux. D’autres se sont penchés sur l’impact du gaz radon, un gaz radioactif d’origine naturelle issu de la désintégration de l’uranium et du radium présent dans la croûte terrestre, et connu pour être à l’origine de cancers du poumon. Mais des prélèvements réalisés n’avaient rien démontré en ce sens. Enfin, certains avaient évoqué un trouble d’origine psychologique, sorte de « psychose de masse ».

Le village de Kalachi est actuellement en cours d’évacuation sur ordre des autorités. À ce jour, 68 des 223 familles ont déjà été relogées, et les habitants restants devraient être pris en charge d’ici l’année prochaine. Ceux-ci sont soulagés, eux qui envisageaient de toute façon de quitter le village. « Nous commencions à penser que quelqu’un cherchait à nous empoisonner pour nous faire partir. Certains disent que de l’or a été trouvé derrière la colline voisine et que la route est déjà construite » raconte une habitante de 28 ans au Siberian Times.

Sources : Siberian TimesLe Figaro

– Illustration : Campagne marketing de Nescafé