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Découverte d’une espèce de mygale cachée à l’intérieur du bambou

mygale araignée tarentule
Crédits : JoCho Sippawat

Une équipe de chercheurs décrit une espèce et un nouveau genre de mygale évoluant en Thaïlande. Ces araignées géantes nichent à l’intérieur des tiges de bambou. C’est la première fois qu’un tel comportement est observé chez ces arachnides. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue ZooKeys.

Une araignée unique

Son nom est Taksinus bambus, baptisée ainsi en l’honneur du roi thaïlandais Taksin le Grand qui a gouverné la province de Tak au 18e siècle. Son genre appartient à la sous-famille des Ornithoctoninae, un sous-ordre des Mygalomorphes.

Vous la retrouverez dans les forêts thaïlandaises, nichée à l’intérieur des tiges de bambou asiatique (Gigantochloa) où elles construisent leurs nids. Plusieurs spécimens ont été recueillis dans la province de Tak en juillet 2020 à une altitude d’environ mille mètres. Les entrées des nids variaient de seulement deux à trois centimètres de largeur. À l’intérieur, elles reposent dans des terriers en forme de tube tapissés de soie situés soit dans des moignons de branches, soit au milieu des chaumes de bambou (les tiges principales).

« Ce sont les premières mygales connues avec une écologie à base de bambou« , assure Narin Chomphuphuang, de l’Université de Khon Kaen en Thaïlande et coauteur de la nouvelle étude. « Le bambou est important pour cette araignée non seulement en termes de mode de vie, mais aussi parce qu’elle ne peut être trouvée que dans les forêts des hautes collines du nord de la Thaïlande« , souligne également le chercheur qui ajoute qu’il n’est pas exagéré de dire qu’elles sont maintenant les mygales « les plus rares » de la région.

La découverte renforce encore l’importance de cette plante pour la faune et met également en valeur la diversité méconnue des forêts thaïlandaises.

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Crédits : JoCho Sippawat
mygale araignée tarentule bambou
Exemples de mygales nichant dans le bambou. Crédits : C. Songsangchote et coll., 2022/ZooKeys

Des liserés dorés sur les pattes

Comme le soulignent les chercheurs, ces mygales sont incapables de creuser ces trous elles-mêmes. Elles profitent ainsi du travail de nombreuses autres espèces, des coléoptères foreurs, aux vers de bambou, en passant par les abeilles charpentières et autres rongeurs. Le bambou peut également se fissurer de lui-même, à la suite de changements rapides d’humidité ou d’un trempage suivi d’un séchage rapide.

Physiquement, ces araignées développent des corps noir et gris foncé et des bandes jaune doré distinctives sur chacune de leurs pattes.

Outre sa morphologie et son type d’habitat, Taksinus se distingue également par sa répartition comparée aux espèces apparentées. Alors que des spécimens arboricoles asiatiques ont été signalés en Indonésie (île de Sangihe et Sulawesi), en Malaisie, à Singapour, à Sumatra et à Bornéo, cette mygale ne semble évoluer que dans le nord de la Thaïlande.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.