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Crédits : Mirror-Images/iStock

Les mouettes et goélands des zones urbaines ont développé un plus gros cerveau : pourquoi ?

Le cerveau des mouettes et goélands habitués à côtoyer les humains serait de plus en plus proéminent. Quelle peut donc bien être la raison de cette étrange évolution ?

Une étude d’envergure portant sur le cerveau des mouettes et goélands

Selon une étude menée par des chercheurs de l’Université d’Exeter, en Angleterre, les mouettes et goélands évoluant en zone urbaine seraient dotés d’un plus gros cerveau que leurs semblables sauvages. Cette étonnante évolution permettrait aux oiseaux de mer de survivre dans des conditions de plus en plus difficiles.

En cartographiant l’aire de répartition de plusieurs espèces de mouettes et de goélands, l’équipe de scientifiques anglais a ainsi pu découvrir que sur 50 de ces espèces d’oiseaux marins, 13 se nourrissaient ou se reproduisaient dans des zones urbaines, voire les deux à la fois dans certains cas. Autre constat : 10 espèces de mouettes ou de goélands ayant pour habitude de nicher dans les falaises océaniques s’établiraient désormais en zone urbaine.

D’après les responsables de l’étude, cette adaptation géographique serait très récente. Les scientifiques révèlent aussi que les oiseaux aux cerveaux les plus gros font preuve d’une plus grande flexibilité :

Des cerveaux plus gros permettent aux espèces de mouettes et de goélands d’être flexibles quant à leur lieu de nidification, leur permettant ainsi d’utiliser des sites non conventionnels comme des bâtiments pour élever leurs petits.

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Crédits : Axel Goehns/iStock

L’urbanisation, un problème majeur pour les oiseaux

L’ensemble de la sphère scientifique s’accorde à dire que l’urbanisation est un problème majeur pour la plupart des animaux sauvages, y compris les oiseaux. Bien que certaines espèces de mouettes et goélands soient parvenues à s’adapter à des habitats de plus en plus réduits, il n’en est pas de même pour toutes.

De plus, les sources de nourriture artificielles (notamment les déchets alimentaires) abondant en zone urbaine impactent fortement la santé des oiseaux côtiers. Cette alimentation peu adaptée, riche en graisses, en sucres et en sel difficiles à digérer, est aussi largement contaminée par les produits chimiques (sans compter les débris de plastique), augmentant considérablement le taux de mortalité de ces populations.

Enfin, l’incessante pollution lumineuse et sonore inhérente aux villes n’est pas à l’abri de perturber les cycles de reproduction des oiseaux ou de modifier leur comportement naturel.

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Crédits : Robert Ray/iStock

Le cerveau des oiseaux marins, un organe complexe

Le cerveau des mouettes et des goélands est un organe assez sophistiqué, de sorte à gérer diverses tâches nécessaires à leur survie.

Comme chez d’autres oiseaux, celui-ci se compose de différentes parties, incluant le cervelet, responsable de la coordination des mouvements ainsi que les hémisphères cérébraux qui gèrent le traitement des informations sensorielles, la prise de décision et autres fonctions cognitives. Particulièrement développé, le « pallium », l’équivalent du cortex cérébral chez les mammifères, joue quant à lui un rôle clé dans le traitement cognitif des oiseaux marins.

Des capacités cognitives impressionnantes

À l’instar d’autres oiseaux, les mouettes et goélands font preuve de capacités cognitives impressionnantes, aptes à mémoriser de nouvelles compétences, apprendre de leurs expériences, résoudre des problèmes et même utiliser des outils dans certains contextes (dépôt de coquillages sur des surfaces dures pour les briser et s’en nourrir).

Le cerveau des mouettes et des goélands permet également aux oiseaux de naviguer sur de longues distances lors des périodes migratoires, tout en jouant un rôle essentiel au sein de leurs comportements sociaux.

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Crédits : Sandra Mitchell/iStock
Margaux Blanc, experte environnement

Rédigé par Margaux Blanc, experte environnement

Bretonne de cœur et de sang, je suis particulièrement sensible à l'environnement, sa faune et sa flore. Végétarienne et surfeuse occasionnelle, je partage mon temps entre la montagne et la mer. Des paysages de toute beauté qui forcent au respect. Depuis 2016, j'ai adopté un mode de vie zéro déchet dans l'espoir de minimiser mon impact sur la planète et ses habitants.