Pourquoi la présence de la mouche charbonneuse à la campagne est-elle un enfer ?

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Crédits : S. Rae / Wikimedia Commons

La mouche domestique que l’on connaît très bien en ville a une proche cousine : la mouche charbonneuse. Cette dernière vit plutôt dans les zones rurales et ennuie tout autant les humains qui y vivent. Néanmoins, cette mouche est beaucoup plus redoutable à bien des égards !

Une mouche suceuse de sang

Au printemps comme en été, les beaux jours sont souvent ponctués par la présence des mouches. Dans les zones rurales, on retrouve toutefois plutôt la mouche charbonneuse (Stomoxys calcitrans), que l’on nomme également « stomoxe » ou « mouche des étables ». En plus de nous envahir comme la mouche domestique, la mouche charbonneuse pique et se nourrit de sang à l’âge adulte et peu importe le sexe. En l’absence de sang, elle peut tout de même survivre en s’alimentant avec du nectar et du pollen. Malheureusement, ses piqûres donnent des boutons qui occasionnent des démangeaisons. Surtout, ceux-ci persistent environ une semaine contre deux à trois jours environ pour les piqûres de moustique.

La mouche charbonneuse se trouve donc à la campagne, où elle apprécie les bains de soleil sur les troncs d’arbres, les palissades, les murs et autres vitres. Le fait est que sa présence dans ces zones n’est pas un hasard. Dans les étables, bergeries et autres écuries, les fumiers et crottins se trouvent en abondance. La mouche y pond ses œufs, donnant des larves coprophages après éclosion.

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Crédits : Katja Schulz / Wikimedia Commons

Une nuisance potentiellement dangereuse

Il faut savoir que les piqûres de la mouche charbonneuse ne sont pas sans risques, autant pour les humains que les animaux. L’insecte peut en effet transmettre des maladies comme le virus de l’anémie infectieuse équine aux animaux. En prenant souvent pour cible le bétail et les chevaux, la mouche impacte la vie de ces animaux au quotidien. En effet, le harcèlement et la douleur des piqûres sont source de stress, altérant leurs périodes de repos et leur capacité à se nourrir.

Dans une publication de 2018, l’entomologiste Gérard Duvallet du Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive (CEFE) rappelait les détails d’une étude concernant une exploitation bovine de l’île de La Réunion. Lors d’une pullulation de mouches, des chercheurs avaient pris en compte le volume sanguin que ces dernières prélevaient. En conclusion, l’étude estimait la spoliation sanguine à environ un litre par jour et par bovin.

Enfin, évoquons une maladie que les éleveurs craignent particulièrement : la fièvre charbonneuse (ou charbon) due à la bactérie Bacillus anthracis. Touchant les animaux et les humains, cette maladie est parfaitement curable avec une mortalité inférieure à 1 % des cas traités. En revanche, si la maladie n’est pas reconnue à temps, la septicémie qui en résulte devient rapidement mortelle.