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Crédits : Racksuz/istock

Mosasaure XXL : une vertèbre géante lève le voile sur un tueur préhistorique !

Le lit d’un petit ruisseau du Mississippi a récemment révélé un secret vieux de 80 millions d’années. Une énorme vertèbre fossilisée, arrachée à la roche par des géologues, pourrait bien appartenir au plus grand mosasaure jamais découvert dans cette région. Ce prédateur marin redoutable, surnommé « dragon de mer », hante désormais l’imaginaire des paléontologues, qui voient en cette trouvaille un nouvel indice sur la suprématie des reptiles marins à la fin du Crétacé.

Une vertèbre, une énigme paléontologique

C’est le 15 avril que James Starnes, géologue au Département de la qualité environnementale du Mississippi, a repéré l’énorme fragment d’os dépassant des sédiments. L’extraction, assurée par son collègue Jonathan Leard, a confirmé la nature du fossile : une vertèbre lombaire, large de plus de 18 centimètres, d’un mosasaure adulte.

Starnes, pourtant habitué aux fossiles de la région, a aussitôt compris qu’il s’agissait d’un spécimen hors norme. En comparant l’os à ceux conservés au Musée des sciences naturelles du Mississippi, il a pu établir que cette vertèbre appartenait probablement à un individu plus grand que ceux déjà connus localement. Peut-être même le plus grand jamais trouvé dans l’État.

Mosasaurus hoffmanni, géant des mers

Mosasaurus hoffmanni, l’un des plus grands représentants de son genre, est un reptile marin qui pouvait atteindre jusqu’à 15 mètres de long — voire 17 mètres pour les plus grands spécimens, selon certaines études. Armé de mâchoires puissantes garnies de dents coniques, il dominait la chaîne alimentaire marine, avalant poissons, requins, oiseaux de mer, et même d’autres mosasaures.

Ce super-prédateur ne partageait les océans qu’avec quelques autres géants, dans un monde où la Terre était largement recouverte par des mers intérieures chaudes et peu profondes. Le Mississippi du Crétacé ne ressemblait en rien à l’État que l’on connaît aujourd’hui : il s’agissait alors d’un vaste lagon tropical grouillant de vie, propice à l’épanouissement de ces titans aquatiques.

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Le fossile du mosasaure. Crédit image : James Starnes

Une mer, des monstres

L’environnement dans lequel vivait ce mosasaure était un paradis préhistorique. Requins, ammonites, poissons osseux, lézards marins : la biodiversité marine y était exceptionnelle. Au-dessus de la surface, des ptérosaures et des oiseaux primaires peuplaient le ciel, tandis que le littoral accueillait des dinosaures de toutes tailles. Cette riche écosphère marine fournissait aux mosasaures une abondance de proies, assurant leur place au sommet de la chaîne alimentaire.

Le fossile découvert constitue un témoignage rare et précieux de cet écosystème aujourd’hui disparu. Son excellent état de conservation et sa taille hors norme en font un sujet d’étude majeur pour mieux comprendre les variations de taille et d’anatomie chez les mosasaures, et peut-être même pour identifier une nouvelle population régionale encore mal connue.

La fin d’un règne

Mais la domination des mosasaures n’était pas éternelle. Comme les dinosaures non-aviens, ils ont disparu brutalement il y a 66 millions d’années, lors de la crise d’extinction du Crétacé-Paléogène. L’impact de l’astéroïde de Chicxulub, au Mexique actuel, a déclenché un bouleversement climatique planétaire qui a anéanti les écosystèmes marins en quelques milliers d’années.

Avec eux ont disparu les mers intérieures, les ammonites et les grands reptiles marins — mais pas leur histoire. Celle-ci continue de s’écrire au fil des découvertes, comme celle de ce fossile inattendu.

Une découverte, mille questions

Si l’on ignore encore la taille exacte de l’animal dont provient la vertèbre, les paléontologues sont certains d’une chose : elle mérite toute leur attention. En croisant les données avec d’autres fossiles connus, il pourrait être possible de reconstituer une image plus complète de la faune marine du Mississippi crétacéen — et pourquoi pas, de mettre au jour d’autres ossements de ce mystérieux colosse.

Dans un monde où les fossiles révèlent les secrets d’animaux disparus depuis des millions d’années, une seule vertèbre suffit parfois à raviver l’image d’un monstre oublié. Une énigme sortie des eaux, bien décidée à nous rappeler que les dragons ont bel et bien existé… dans les profondeurs.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.