La mort d’un globule blanc humain filmée pour la première fois dans son intégralité

Crédits : Capture vidéo / Youtube / Erin McCarthy

Une équipe de scientifiques de l’université La Trobe à Melbourne (Australie) est parvenue à filmer les différentes étapes de la mort d’un globule blanc humain. Un phénomène qui n’avait jusqu’ici jamais pu être enregistré dans sa totalité puisque ces cellules sont généralement observées après leur destruction. Ainsi, outre l’aspect inédit que revêt cette observation, elle offre également aux chercheurs une occasion de mieux comprendre la façon dont notre système immunitaire fonctionne.

Dans leur étude, publiée ce lundi 15 juin dans la revue Nature, les chercheurs de l’université La Trobe à Melbourne expliquent avoir réussi à observer pour la toute première fois la mort d’un monocyte humain dans son intégralité à l’aide de la microscopie time-lapse: une technique permettant d’enregistrer des événements très rapides en prenant des centaines de photos par seconde.

Mais que sont les monocytes au juste ? Il s’agit de cellules produites par la moelle épinière appartenant à la famille des globules blancs -leucocytes. Une fois libérés dans le sang, ces derniers jouent un rôle fondamental dans le bon fonctionnement du système immunitaire. Or, si les biologistes pensaient jusqu’à présent que ces cellules mourraient et se désintégraient de façon aléatoire, les observations faites par l’équipe de l’université La Trobe sont venues démontrer totalement le contraire. En effet, les images recueillies (voir vidéo ci-dessous) illustrent clairement que la destruction des monocytes est non seulement délibérée, mais qu’elle se décompose en plusieurs phases distinctes minutieusement contrôlées.

Une mort finement orchestrée

« Quand la cellule commence à mourir, elle forme des petits morceaux qui s’exfiltrent d’elle. Et quand vient le moment pour la cellule d’exploser, elle expulse vigoureusement ces morceaux qui se répandent autour comme un collier de perles, lequel se brise en plusieurs perles individuelles », explique Georgia Atkin-Smith, co-responsable de l’équipe de chercheurs, relayée par le site The Guardian. Selon l’avis des scientifiques, ces « petites perles » pourraient contenir des molécules qui serviraient à avertir les autres cellules du système immunitaire de la présence d’une menace. « Les cellules qui les entourent peuvent facilement engloutir ces petits morceaux. Mais nous pensons aussi qu’il y a certaines molécules dans les petits morceaux qui, lorsqu’ils sont consommés par une cellule vivante, peuvent lancer un avertissement aux autres cellules du type : ‘regardez autour de vous, il y a peut-être un agent pathogène qui vous menace’ », a ainsi poursuivi la chercheuse.

Vers une meilleure compréhension du système immunitaire et de la propagation des infections

Cette découverte pourrait être d’une importance capitale puisqu’elle ouvre la voie à une meilleure compréhension du fonctionnement de notre système immunitaire et permet donc d’envisager l’élaboration future de médicaments plus efficaces. « Il se pourrait que nous ayons identifié les mécanismes qui permettent à un globule blanc en train de mourir d’alerter les cellules voisines de la présence de la maladie ou d’une infection », a ainsi déclaré le Dr Ivan Poon, co-auteur de l’étude, toujours relayé par le site The Guardian. Mais ce n’est pas tout puisque les chercheurs estiment également que certains virus seraient en mesure de prendre le contrôle des morceaux relâchés de manière à pouvoir se développer librement au sein de l’organisme. Une hypothèse qui, si elle se vérifiait, permettrait de mettre en place des traitements visant à inhiber les mécanismes mis en place par le monocyte lors de sa destruction.

Source: Nature – TheGuardian – Sciences & Avenir