Mordue 180 000 fois par des punaises de lit pour une expérience scientifique

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Pendant cinq annĂ©es, RĂ©gine Gries a fait partie d’un groupe de biologistes et de chimistes de la Simon Fraser University (Burnaby, Colombie-Britannique) qui sous la direction de son Ă©poux Gerhard Gries cherchent Ă  dĂ©terminer pourquoi les punaises, en recrudescence depuis quelques annĂ©es, sont attirĂ©es par le sang humain, et trouver un moyen de les stopper.

Depuis les annĂ©es 1990, les punaises de lit, ces minuscules crĂ©atures agaçantes, connaissent une recrudescence probablement due Ă  une conjonction de facteurs, l’interdiction de certains insecticides, la rĂ©sistance face aux molĂ©cules censĂ©es la tuer et la multiplication des Ă©changes internationaux.

La chercheuse Régine Gries a littéralement fait don de son corps et de son sang à la science en subissant plus 180.000 morsures de punaises de lit. Elle est heureusement immunisée contre ces morsures qui ne provoquent pas sur son corps ces larges boutons rouges caractéristiques avec les irrépressibles démangeaisons qui les accompagnent.

L’expĂ©rience a fini par isoler une substance chimique qui rend les humains si attrayants pour ces insectes. Il s’agit de l’histamine, une molĂ©cule aux propriĂ©tĂ©s inhabituelles qui a Ă©chappĂ© Ă  toute identification par des mĂ©thodes traditionnelles et qui signale “un abri sĂ»r” pour les punaises. L’Ă©quipe de chercheurs a fini par identifier les six principaux composants du cocktail, qu’elle a ensuite testĂ©s, avec d’excellents rĂ©sultats, pendant cinq mois sur RĂ©gine.

« Ce piège aidera les propriétaires, les locataires et les professionnels de lutte antiparasites à déterminer si les locaux ont un problème de punaises de lit, et leur permettra de les traiter rapidement« , a indiqué le chercheur Gerhard Gries.

Les scientifiques assurent pouvoir synthĂ©tiser la substance Ă  un coĂ»t de production très bas, ce qui devrait permettre de s’affranchir des barrières Ă©conomiques qui empĂŞchent parfois la dĂ©tection des infestations dans les quartiers dĂ©favorisĂ©s. L’Ă©tude continue en collaboration avec une entreprise spĂ©cialisĂ©e, synonyme de nouvelles morsures pour RĂ©gine Gries. « Je ne suis pas spĂ©cialement ravie, mais sachant Ă  quel point cette technologie rendra service Ă  quantitĂ© de personnes, cela en vaut la peine« , a-t-elle indiquĂ©.

Repéré sur Gurumed

Source : Bedbug aggregation pheromone finally identified