Un morceau de glace de mer plus grand que l’Inde a disparu

Crédits : Wikimedia Commons

La surface recouverte par la banquise de l’Arctique et de l’Antarctique n’a jamais été aussi réduite à pareille époque de l’année. Selon les climatologues, à compter du 4 décembre nous avons déjà perdu 3,76 millions de kilomètres carrés de glace de mer, soit une superficie équivalant à la superficie de l’Inde.

La nouvelle n’est pas étonnante compte tenu des températures records enregistrées en novembre au niveau du cercle arctique. Rappelons que le mois dernier, les températures dans certaines parties de l’Arctique ont augmenté de 20 °C par rapport à la normale et l’année 2016 est en général bien partie pour battre des records de chaleur. S’en suivent inévitablement des réactions en chaîne, en témoigne cette gigantesque étoffe de glace disparue en pleine mer. Comme le déclare Mark Serreze, directeur du centre américain de données relatives à le neige et à la glace (NSIDC) basé à Boulder, dans le Colorado. « Des événements vraiment fous sont en train de se produire ».

Au 4 décembre dernier, selon les données satellites du NSIDC, l’étendue cumulée de la banquise aux deux pôles était inférieure d’environ 3,84 millions de kilomètres carrés à la moyenne observée entre 1981 et 2010. Ce recul correspond à peu près à la superficie de l’Inde, soit environ six fois la superficie totale de la France. Pour vous faire à l’idée, la banquise ne couvre aujourd’hui que 11,22 millions de km2 de mer en Antarctique (du jamais vu depuis 1982) et 10,25 millions de km2 en Arctique, effaçant d’un revers le record enregistré en 2006.

Outre le réchauffement climatique lié aux rejets de gaz à effet de serre, les échanges thermiques liés au phénomène climatique El Niño qui conduit cette année l’océan Pacifique à dégager de la chaleur pourraient avoir contribué au recul des glaces de mer antarctiques. Les vents d’ouest auraient également une responsabilité. Ces derniers, qui balaient l’Antarctique et qui font circuler un front d’air froid, n’ont jamais été aussi faibles. Par conséquent, la reconstitution de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique aurait également contribué au réchauffement. Mais pour Anders Levermann, professeur à l’Institut Potsdam de recherche sur l’impact du climat, cet « écart considérable par rapport à la norme » tend à désigner les gaz à effet de serre liés à l’activité humaine comme principaux responsables.

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