Actuellement, les autorités locales surveillent de très près le mont Spurr, un stratovolcan de l’État de l’Alaska (États-Unis). Il a en effet récemment commencé à s’agiter et pourrait faire courir un danger à toute la région de la ville d’Anchorage en cas d’éruption. Si la situation n’est pas suffisamment inquiétante pour donner l’alerte, le risque est bien présent.
Des signes qu’une éruption se rapproche peut-être
Situé dans l’arc volcanique des Aléoutiennes en Alaska, le mont Spurr culmine à une altitude de 3 374 mètres. Considéré comme actif, aucune éruption n’a été observée depuis 1992, et ce, malgré un niveau d’alerte assez élevé en 2004. Néanmoins, l’Observatoire volcanologique de l’Alaska (AVO) a publié une note le 18 octobre 2024 qui relève à nouveau ce même niveau d’alerte.
Le mont Spurr, qui se trouve à une distance d’environ 130 km d’Anchorage, la capitale de l’état, fait courir un risque dans cette région où vit pas moins de la moitié de la population de l’Alaska. Or, depuis le mois d’avril 2024, la quantité de séismes enregistrés au niveau du volcan a progressivement augmenté. Récemment, des images satellites ont enregistré des déformations ainsi que de la vapeur au sommet. Ces observations laissent penser que du magma et autres fluides remontent, ce qui pourrait donc mener à une éruption.
» L’AVO continue de surveiller de près l’activité du mont Spurr pour détecter des signaux qui indiquent que le volcan se rapproche d’une éruption. Sur la base des éruptions précédentes, des changements liés à l’activité actuelle dans les tremblements de terre, la déformation du sol, le lac sommital et les fumerolles seraient attendus si le magma commençait à se rapprocher de la surface. Par conséquent, il est très probable que si une éruption devait se produire, elle serait précédée de signaux supplémentaires qui permettraient de donner un avertissement préalable », peut-on lire dans la note.
Un danger réel pour la population
Pour l’instant, il est impossible de savoir si une éruption se produira ou non. Néanmoins, plusieurs signes similaires à ceux qui ont précédé l’éruption de 1992 ont été observés. À l’époque, l’indice d’explosivité volcanique (VEI) a été estimé à 4, une valeur importante sans être astronomique. Néanmoins, l’éruption avait engendré une retombée de cendres d’une épaisseur comprise en 3 et 5 mm et l’expulsion d’aérosols volcaniques à environ dix-neuf kilomètres d’altitude dans l’atmosphère.
Or, comme l’explique le magazine Discover dans un article du 24 octobre, ces retombées représentent un risque pour les populations vivant dans la zone du volcan. En effet, ces habitants peuvent subir des inhalations de particules fines, une pollution des réseaux d’eau et d’assainissement ainsi que des effondrements de toitures. Plus près du monstre, les coulées de boue (lahars), les coulées pyroclastiques et les bombes volcaniques projetées jusqu’à dix kilomètres de distance font craindre le pire. Les conséquences peuvent également être économiques avec notamment un possible arrêt du trafic aérien.