Le premier récit écrit sur cette créature insaisissable dans les Highlands écossais remonte au VIIe siècle après J.-C. Depuis, le mystère persiste toujours. Et si très peu de preuves scientifiques soutiennent l’existence du monstre du loch Ness, des gens continuent aujourd’hui de signaler sa présence à la surface de l’eau et des millions de personnes se rendent près de ce lac d’eau douce au fil des années dans l’espoir d’apercevoir la créature mythique, dont des scientifiques en quête de réponses et de preuves. Cependant, selon un expert, tous ces visiteurs observent probablement autre chose. Un phénomène naturel étrange pourrait effectivement expliquer les observations du monstre du loch Ness.
Le monstre du loch Ness : de nombreuses hypothèses avancées, mais rien de concluant
Le mystère du monstre du loch Ness, surnommé Nessie, captive l’imagination collective depuis des décennies. Les explications avancées pour ce phénomène sont nombreuses. La théorie de la supercherie est l’une des plus répandues, avec des exemples célèbres comme la photographie de 1934, connue sous le nom de photo du chirurgien, qui s’est en réalité avérée être un faux fabriqué avec un sous-marin jouet. D’autres témoignages oculaires et preuves photographiques finissent en outre souvent attribués à des troncs d’arbres ou des animaux comme des phoques ou des oiseaux en train de plonger.
Une autre hypothèse populaire est celle du plésiosaure, un reptile marin préhistorique qui aurait supposément survécu à l’extinction des dinosaures. Bien que séduisante, cette théorie semble cependant pour l’heure largement discréditée par les scientifiques. Les conditions du loch Ness, avec sa faible teneur en nutriments et ses températures froides, ne seraient en effet pas propices à la survie d’une créature aussi massive. De plus, un plésiosaure aurait besoin de remonter régulièrement à la surface pour respirer, ce qui aurait conduit à bien plus d’observations crédibles.
![monstre loch ness](https://sciencepost.fr/wp-content/uploads/2018/05/iStock-512701346.jpg)
Certaines théories avancent aussi l’existence d’une créature marine inconnue ou d’un poisson géant, comme un esturgeon, une anguille titanesque, un phoque à long cou, un requin du Groenland ou un silure. Ces espèces pourraient expliquer certaines observations sans recourir au surnaturel. Les partisans du mystère évoquent également des phénomènes naturels, tels que des poches de gaz remontant à la surface ou des illusions causées par la lumière et les reflets sur l’eau, qui pourraient donner l’impression d’une forme étrange émergeant du loch.
Malgré des décennies de recherches, dont des scans sous-marins récents, aucune preuve solide n’a été trouvée, ce qui laisse ainsi le mystère intact et alimente l’imagination collective. Un expert avance toutefois une théorie crédible.
Et si, au final, Nessie n’était que… des vagues ?
Alan McKenna, fondateur de Loch Ness Exploration (LNE), pense que des vagues stationnaires pourraient expliquer les observations du monstre mythique. Ce phénomène « se produit lorsque deux sillages de bateaux qui ont exactement la même fréquence et amplitude se déplacent dans des directions opposées à la surface du lac. Lorsque les deux sillages de bateaux se rencontrent finalement et interfèrent l’un avec l’autre, les résultats peuvent créer une vague stationnaire. » Selon lui, lorsque les sommets de ces vagues stationnaires s’élèvent au-dessus des eaux autrement calmes, ils pourraient être pris pour des bosses à la surface.
![Loch Ness, un grand loch d'eau douce profond dans les Highlands écossais mieux connu pour les observations présumées du monstre du Loch Ness vagues](https://sciencepost.fr/wp-content/uploads/2024/12/Loch-Ness-un-grand-loch-deau-douce-profond-dans-les-Highlands-ecossais-mieux-connu-pour-les-observations-presumees-du-monstre-du-Loch-Ness-vagues.jpg)
Des images capturées par M. McKenna montrent le phénomène se produisant là où une rivière rencontre le lac sur sa rive sud, à Fort Augustus. Néanmoins, capturer une vague stationnaire causée par des sillages de bateaux en pleine eau semble autrement plus compliqué. Comme l’explique en effet le spécialiste : « les vagues et les sillages des bateaux doivent être identiques. Avec tout cela en tête, il y a beaucoup plus à considérer ici, comme le bateau lui-même, sa taille, la direction de son déplacement et sa vitesse actuelle. Un petit bateau avec un moteur plus petit produira sans aucun doute un sillage différent de celui d’un bateau beaucoup plus grand. C’est un processus complexe, surtout en pleine eau, mais c’est possible. »
M. McKenna espère maintenant enregistrer le phénomène au-dessus du cœur profond du lac. « Nous savons que les vagues stationnaires existent et elles ont été signalées, mais ce que nous n’avons pas, c’est des images montrant une vague stationnaire naturelle en mouvement. »
Garder l’esprit ouvert
Interrogé sur l’existence de la créature légendaire par le DailyMail, Alan garde cependant l’esprit ouvert. « S’il existe des animaux inconnus dans le loch Ness, ils ne respectent certainement pas les règles. C’est l’habitat parfait pour un animal discret avec 37 kilomètres d’eau froide et sombre et une profondeur d’environ 230 mètres. Vous pourriez nager à côté d’un sous-marin de 60 mètres sous la surface sans même le remarquer tellement c’est sombre ! », estime-t-il.
En attendant des preuves solides, sa théorie risque en tout cas de faire des vagues auprès des scientifiques et passionnés.
Malgré l’absence de preuves concrètes, le mythe du monstre du loch Ness joue un rôle majeur dans l’économie locale et l’attractivité touristique de la région. Chaque année, des milliers de visiteurs se rendent sur les rives du célèbre lac pour tenter de percer ce mystère, alimentant ainsi l’industrie hôtelière, les commerces et les excursions en bateau. Nessie est bien plus qu’une légende ; elle est devenue une véritable icône culturelle et un moteur économique pour les Highlands écossais.