Des astronomes ont récemment découvert une exoplanète en orbite autour de l’étoile de Barnard, située à environ six années-lumière de la Terre. Ce corps céleste appelé Barnard b présente un intérêt majeur pour les scientifiques en raison de sa proximité avec notre Système solaire et de sa faible masse. Classée dans la catégorie des mondes sub-terrestres, cette exoplanète possède environ la moitié de la masse de Vénus, ce qui en fait l’une des plus petites exoplanètes détectées à ce jour.
L’étoile de Barnard : une voisine cosmique intrigante
Située à environ six années-lumière de la Terre, l’étoile de Barnard est l’une des étoiles les plus proches de notre Système solaire, juste derrière le système Alpha Centauri. Cette étoile naine rouge, plus petite et plus froide que notre Soleil, est un objet d’étude fascinant pour les astronomes depuis plus d’un siècle.
Découverte en 1916 par l’astronome américain E.E. Barnard, elle est surtout connue pour avoir le mouvement propre le plus rapide jamais observé. Elle se déplace en effet visiblement à travers le ciel à une vitesse impressionnante, même à l’échelle cosmique. Elle est également considérée comme une étoile vieillissante et relativement calme. Ces caractéristiques en font un sujet privilégié pour l’étude des exoplanètes, en particulier les mondes rocheux de petite taille.
Un nouveau monde à proximité
C’est autour de cette étoile modeste que des astronomes ont récemment découvert Barnard b, une exoplanète de type sous Terre. Ce terme est utilisé pour qualifier une exoplanète dont la masse est inférieure à celle de la Terre, mais qui reste rocheuse. En l’occurrence, Barnard b est une planète rocheuse qui possède environ la moitié de la masse de Vénus, ce qui en fait l’une des plus petites exoplanètes détectées à ce jour.
Ce monde orbite également très près de son étoile, à seulement trois millions de kilomètres, soit environ 5 % de la distance entre le Soleil et Mercure. En raison de cette proximité, la planète effectue un tour complet de son étoile en seulement trois jours terrestres.
La découverte de Barnard b a été rendue possible grâce à l’instrument de précision ESPRESSO monté sur le Very Large Telescope (VLT) au Chili. Ce spectrographe a permis de détecter les minuscules variations de mouvement de l’étoile de Barnard provoquées par l’attraction gravitationnelle de la planète en orbite. Les chercheurs ont ensuite confirmé cette découverte en utilisant des données de l’instrument HARPS, un autre outil spécialisé dans la détection d’exoplanètes.
Par ailleurs, des signaux supplémentaires suggèrent la présence potentielle de trois autres exoplanètes autour de cette étoile solitaire. Les chercheurs poursuivent activement leurs observations pour confirmer ou non leur existence.

Des conditions extrêmes : Barnard b est-elle habitable ?
Malgré cette distance réduite, Barnard b ne se trouve pas dans la zone habitable de son étoile, souvent appelée la zone Boucle d’or, une région où l’eau liquide pourrait potentiellement exister à la surface d’une planète. En effet, bien que l’étoile de Barnard soit beaucoup plus froide que le Soleil, la proximité de Barnard b avec son étoile fait qu’elle est trop chaude pour que l’eau y soit présente sous forme liquide, un facteur clé pour l’habitabilité.
Pour les scientifiques, la découverte de Barnard b reste malgré tout fascinante. Bien qu’elle ne soit pas habitable, elle permet en effet de mieux comprendre la formation et l’évolution des systèmes planétaires autour des naines rouges, les étoiles les plus courantes de notre galaxie, la Voie lactée.
L’étude est publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics.
