Des mondes autrefois jugés stériles pourraient finalement soutenir la vie

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Les calottes glaciaires polaires ont longtemps été considérées comme inhospitalières à tout type de vie. De nouvelles recherches ébranlent aujourd’hui cette croyance, et nous obligent à repenser la vie extraterrestre sur d’autres mondes gelés.

Des chercheurs de l’Université d’York se sont récemment rendus dans les régions de l’Arctique et de l’Antarctique pour étudier la présence microbienne au sol. Ces derniers expliquent y avoir détecté la présence de minuscules créatures dont l’activité métabolique laissait ses marques uniques sur le manteau neigeux gelé. Pour identifier ces micro-organismes, les chercheurs ont alors étudié de petits échantillons de gaz piégés dans la neige, en les comparant avec des échantillons de neige similaires artificiellement stérilisés avec des lampes UV. Dans la neige intacte, ils ont alors décelé des niveaux élevés d’iodure de méthyle, un gaz produit par des bactéries marines.

Ainsi, cette nouvelle étude publiée dans le Journal de la Royal Society Interface conclut que la neige polaire n’est finalement pas stérile comme supposée auparavant. Les gaz échantillonnés pourraient avoir ici été façonnés par des bactéries demeurant en vie à mesure que le manteau neigeux se transformait lentement en glace, un processus qui peut prendre des décennies. Ce n’est pas la première fois que des chercheurs décèlent de la vie dans des endroits inattendus, en atteste la présence de micro-organismes évoluant dans des lacs profonds enfouis sous la glace antarctique. Mais cette découverte demeure particulièrement significative dans le sens où jusqu’à présent, les accumulations de neige polaire étaient considérées comme inhospitalières.

Pour les chercheurs, la présence de ces bactéries rustiques pourrait suggérer la possibilité d’une vie extraterrestre sur des planètes gelées auparavant considérées comme inhabitables. « Le fait que nous ayons observé des bactéries métaboliquement actives dans la glace et la neige parmi les plus vierges est un signe de prolifération de la vie dans des environnements où l’on ne s’attend pas à ce qu’elle existe », note Kelly Redeker, du département de biologie de l’Université d’York et co-auteure de l’étude. « Nous devrions alors élargir nos horizons, et considérer des planètes ou lunes autrefois jugées inhospitalières comme étant aujourd’hui capables de soutenir la vie ».

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