Un monde sans abeilles est-il possible ?

Crédit : NickRivers / Pixabay

C’est dans une étude de 2015 publiée dans la revue scientifique The Lancet que les scientifiques nous alertaient déjà de l’influence des abeilles sur la mortalité mondiale : leur disparition engendrerait la mort de près de 1,4 million de personnes !

Les abeilles ont un rôle de pollinisateur et sont essentielles à la reproduction végétale : fruits et légumes croissent et se multiplient grâce à ces petits insectes. D’après Matthew R.Smith et son équipe, leur disparition engendrerait une diminution de 23 % des fruits et de 16 à 23 % pour les légumes ! Ces résultats catastrophiques donneraient lieu à une augmentation de la mortalité mondiale de l’ordre de 3 %, mais surtout à des carences chez plus de trois milliards de personnes !

En effet, les fruits et légumes sont riches en vitamines et minéraux indispensables au développement et au maintien du corps humain. La diminution de leur production engagerait un déficit vitaminique et minéral qui serait responsable de nombreuses maladies. Femmes enceintes et enfants seraient les premiers touchers ! L’humanité verrait exploser le taux de maladies cardiaques, de cancers, d’accidents vasculaires, de cécité chez les enfants en bas âges et de malformations cérébrales !

Aujourd’hui, les abeilles sont en voie de disparition. De 5 % en 2000, leur taux de mortalité s’est vu grimper jusqu’à 90 % dans certains états américains ! Mais c’est surtout en Chine que la situation n’est plus viable : dans la province de Sichuan, les abeilles n’existent plus, l’homme subit les conséquences d’une utilisation excessive d’intrants et se doit de polliniser manuellement chaque fleur une à une. Chez nous, sur près d’un million deux cent mille ruches, trois cent mille disparaissent chaque année !

Crédits : eutrophication & hypoxia/Flickr

La disparition des abeilles est une catastrophe environnementale dont les causes sont multiples. La mise en place d’une agriculture intensive à base de pesticides et d’engrais chimique dans les années cinquante est le déclenchement d’un génocide sans précédent. L’étalement urbain des grandes métropoles, mais aussi de petites localités détruit peu à peu leur lieu de vie, faisant aussi disparaître certaines espèces végétales propices à leur survie. Enfin, la nature n’est qu’équilibre : l’arrivée de nouvelles espèces prédatrices telle que le frelon asiatique impose une loi du plus fort au détriment de certaines espèces pollinisatrices.

Pour espérer subvenir aux besoins alimentaires de l’humanité dans les prochaines années, l’homme se doit de revenir à un système agricole résiliant et respectueux de l’environnement. Le destin de l’humanité et des abeilles est en totale interdépendance, à nous de savoir faire les bons choix, car il n’est pour l’instant pas encore trop tard.

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