La « Mona Lisa » des dinosaures commence à livrer quelques secrets

Crédits : Musée Royal Tyrrell

La plupart des fossiles de dinosaures se confondent avec des roches communes. Cependant, personne ne confondrait ce fossile de nodosaure vieux de 110 millions d’années avec une simple pierre. Celui qui faisait la une des journaux commence à livrer quelques-uns de ses secrets.

En 2011, Shawn Funk creusait dans la mine Millennium d’Alberta avec sa rétrocaveuse mécanique lorsqu’il heurta un nodosaure incroyablement bien conservé et pesant plus d’une tonne qui foulait la Terre durant la période du Crétacé. Il fut alors rapidement extradé avant d’être transféré au musée en Alberta pour examen. « Je n’en croyais pas mes yeux », déclarait alors Donald Henderson, conservateur au musée. « Et lourdement blindé ! » Physiquement, imaginez un énorme tatou, plus haut sur patte et le museau plus court arborant des pics robustes et épais d’environ cinquante centimètres situés sur ses flancs pour se protéger. Celui-ci mesurait plus de cinq mètres et pesait environ 1360 kilogrammes. Mais que sait-on de plus sur l’animal aujourd’hui ?

Illustration artistique d’un nodosaure/Crédits : Robert Clark/National Geographic

De nouvelles analyses parues il y a quelques jours dans la revue Current Biology révèlent notamment que sa peau était dotée d’un mécanisme de camouflage consistant à obscurcir la couleur des parties exposées à la lumière pour être moins visible. Pour les chercheurs, ce mécanisme de défense laisse à penser que l’animal devait régulièrement faire face à de redoutables prédateurs carnivores. « Une prédation ciblant un dinosaure cuirassé de cette taille illustre à quel point les autres dinosaures prédateurs devaient être dangereux à l’époque du Crétacé » (-145 à -65,5 millions d’années), explique Caleb Brown qui a participé aux recherches. Ces nouveaux résultats illustrent ainsi une image plus détaillée des relations prédateurs-proies dans l’ère mésozoïque et leur différence par rapport à celles d’aujourd’hui.

Des analyses chimiques de composants organiques retrouvés dans ses écailles ont également été effectuées pour déterminer la pigmentation de sa peau : le nodosaure était d’un teint brun-rougeâtre. Selon le chercheur, le spécimen hors du commun qui « tombera dans l’histoire de la science comme l’un des spécimens de dinosaures les plus beaux et les mieux conservés — la Mona Lisa des dinosaures » fait à ce jour encore l’objet de nouvelles analyses. Le contenu de ses viscères, également conservées, est notamment à l’étude pour tenter de déterminer la nature de son dernier repas.

Musée Royal Tyrrell

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