Une modification génétique pour une ouïe supranormale ?

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Dans le cadre de leurs travaux, des chercheurs ont travaillé sur la possibilité d’améliorer le traitement auditif, à ne pas confondre avec l’audition. En travaillant à la mise au point d’un traitement auditif au-dessus de la normale, les auteurs espèrent surtout trouver de nouvelles thérapies pour venir à bout de certains troubles auditifs.

Les synapses au cœur du problème d’ouïe

La perte d’audition concerne un nombre important de personnes à travers le monde. Or, si les deux tiers des plus de 65 ans sont concernés, les jeunes sont de plus en plus exposés au problème. En 2022, une étude étasunienne estimait qu’entre un quart et la moitié des adolescents et des jeunes adultes risquent une perte d’audition. La raison évoquée n’est autre que le volume trop important de la musique dans leurs casques et leurs écouteurs.

En revanche, le sujet principal est ici le traitement auditif et non l’audition en soi, comme l’indique une publication dans la revue Plos Biology du 27 juin 2024. Les chercheurs du Kresge Hearing Research Institute de l’Université du Michigan (États-Unis) ont estimé que la première étape vers la surdité serait les dégâts au niveau des synapses qui relient les cellules auditives sensorielles aux fibres nerveuses auditives. Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont donc surtout tenté de trouver une solution à ce problème. Pour ce faire, ils ont modifié l’expression d’une protéine responsable du maintien de la santé des neurones avec pour résultat un traitement auditif supérieur à la normale.

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Vers un meilleur traitement auditif

Chez les humains et autres mammifères, la protéine neurotrophine-3 (NTF3) joue un rôle clé dans le contrôle et la survie des neurones. Par le passé, des recherches ont permis de comprendre que la modification de cette protéine pouvait permettre d’augmenter le nombre de synapses et améliorer du même coup le traitement auditif.

Les chercheurs de l’étude récente ont indiqué avoir effectué des tests sur des souris séparées en deux groupes, dont l’un contenait seulement des membres avec un nombre plus important de synapses. Le test consistait à placer les rongeurs dans une chambre avec un bruit de fond avant d’émettre un son soudain et fort parfois précédé d’un bref silence dans le but de générer un sursaut. Pour les scientifiques, les souris ayant détecté le bref silence en question ont moins sursauté. Celles-ci, qui ont plus de synapses que les autres, auraient besoin de moins de temps pour réagir.

Pour le principal auteur de l’étude Gabriel Corfas l’apport de NTF3 dans l’oreille interne permet un meilleur traitement auditif, bien que les éventuels effets sur l’audition soient encore inconnus. Par ailleurs, s’il est question d’une possible capacité de traitement des « informations auditives de manière supranormale« , les chercheurs visent avant tout à découvrir de nouveaux traitements contre certains troubles auditifs et des maladies neurodégénératives.